Paris : le colloque annuel du logement social dans les colonies françaises

L’USHOM MOBILISE TOUS
LES ACTEURS POUR LE
LOGEMENT AU SÉNAT
La grande rencontre du logement social s’est tenue au Sénat, avec pour terme «Objectif Outre-mer : vers des politiques partenariales pour l’habitat», sous le parrainage du sénateur de Guyane, Georges Patient, en présence du ministre en charge des Outre-mer, Philippe Vigier, la participation des acteurs locaux du logement, des politiques, des membres d’associations, de l’Etat.
L’accès au logement social en Guadeloupe et les autres colonies françaises a fait l’objet de discussion au Sénat pour le troisième colloque organisé par l’Union social pour l’habitat outre-mer (USHOM). Sur ces territoires de plus de 2,8 millions d’habitants et une superficie totale de plus de 115 000 kilomètres carré, plus de 600 milles personnes souffrent du mal logement. Ce qui représente 3 habitants sur 10. La population guadeloupéenne est touchée de plein fouet par la paupérisation. Le logement dit social est le premier poste de dépense des familles les plus vulnérables

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Tous les acteurs du logement et les décideurs ont été mobilisés pour cette grande journée parisienne du logement social en «Outre-mer» pour un habitat digne et durable et la sortie du premier livre blanc de l’habitat «Outre-mer». Cette journée a été aussi l’occasion de traiter des questions liées à l’habitat, de la crise du logement et des perspectives avec le troisième plan Logement «Outre-mer 3» en préparation. «Nous avons la volonté de travailler avec les acteurs locaux sur les problèmes du foncier. On doit réfléchir sur les grandes stratégies qui se déclinent territoire par territoire», avance Philippe Vigier.
Ce troisième rendez-vous de l’USHOM «Objectif Outre-mer» a été marqué par la remise officielle du premier livre blanc de l’habitat Outre-mer au ministre en charge des Outre-Mer, Philippe Vigier, des mains du président de l’USHOM, François Caillé, en présence du sénateur de Guyane Georges Patient, parrain de la manifestation, de l’ensemble des représentants et acteurs du logement social en Outre-mer, des représentants de l’état, des élus et partenaires économique et social, des Drom et des Com. «J’ai trouvé un ministre engagé, mobilisé, volontariste», avance le président de l’USHOM, François Caillé.
Depuis des nombreuses années l’USHOM accompagne le déploiement des politiques publiques du logement dans les «Outre-mer», par un travail efficace auprès du pouvoir public et en offrant une représentativité spécifique aux organismes du logement social dans les territoires colonisés.
Les Drom accusent un retard de trente ans en matière de logement social et très social, ce qui est assez saisissant. Face à ces immenses besoins et face à toutes ces politiques et aux mesures passées qui n’ont pas donné les résultats escomptés. Quatre tables rondes ont été organisées tout au long de la journée avec une trentaine d’intervenants, dont la présidente de la Semag, Betty Armougon, sur la thématique : les fonds européens au service du logement social Outre-mer. «Je demande qu’on mette en application les mesures. Il faut des actions. Il faut construire par rapport aux attentes des habitants. Oui, il faut construire plus de logements, mais des logements de qualité. Je demande à la DEAL de simplifier les choses et de faire avancer les dossiers», dit Betty Armougon.
L’USHOM a pris les devants en s’appuyant sur plus de six ans d’échanges et de collaboration. Pour sortir son premier livre blanc sur l’habitat «Outre-mer», il a été à la rencontre des acteurs des territoires et leurs représentants afin de faire remonter des propositions du terrain, des mesures différenciées et territorialisées, pilotée localement.
Les résultats de cette enquête montrent un panorama précis de l’état de l’habitat social dans ces pays hors de la France , les retards accumulés et les perspectifs d’avenir pour un rattrapage urgent, tant que les besoins sont préoccupants. Il propose un certain nombre de pistes pour la prise en compte des quelques mesures financières.
Un précieux document de travail à l’aune du troisième Plan Loge-ment pour l’Outre-mer en cours de préparation. L’USHOM a sorti le premier livre blanc de l’habitat Outre-mer qui contient plus de quarante mesures et huit axes de travail, dans une logique de solidarité nationale. Il concerne 2,8 millions des citoyens ultramarins, des Drom et des Com. «On réfléchit à une force qui pourrait d’une façon régulière aider ceux et celles qui veulent être à la pointe de l’attractivité de la création de logement et tous ceux qui contribueraient demain à donner plus de dynamisme aux territoires encore sous domination», lance le ministre en charge des «Outre-mer», Philipe de Vigier.
Il y a trente ans de retard dans le domaine du logement social dans les Drom. Il s’agit de combler les retards par rapports aux enjeux, démographique et structurel. Le temps est venu pour engager une véritable révolution dans le secteur du logement, construire plus et loger mieux, pour répondre aux demandes croissantes. «Ce livre blanc est un constat de la situation actuelle et surtout des mesures proposées pour améliorer la situation. C’était la bonne occasion lors de ce colloque de remettre le premier livre blanc sur l’habitat outre-mer au ministre en personne», avance le président de l’USHOM, François Caillé.
En Outre-mer, les politiques de l’habitat doivent être coconstruites et territorialisées, les responsables de l’habitat et l’état central parisien doivent aussi s’engager pour relever le défi, de faire du rattrapage d’urgence dans le domaine du logement social et de promouvoir des politiques de l’habitat à l’écoute de chaque territoire. «Le rendez-vous de l’USHOM me semble incontournable. Nous avons des spécificités qui doivent être entendues au niveau national et nous devons être entendus sur les suggestions que nous pourrions apporter. Nous sommes tous en train de travailler en co-construction pour bâtir et accompagner les familles dans un parcours résidentiel favorable», explique le vice-président de Cap excellence, Teddy Foule.
Il s’agit de continuer à construire des logements plus vertueux, plus économes en énergie et décarbonés. Aujourd’hui, il faut donner à «l’Outre-mer» les moyens d’agir pour développer les logements durables de demain dans le cadre de la transition écologique et énergétique de leurs territoires, dans le dessein des bâtiments durables de demain.