Logement social en Guadeloupe, les chiffres sont terrifiants

Le dérèglement climatique, est un enjeu d’adaptation et de prévention à mettre en place pour l’habitat, de même que les spécificités de cet archipel constitué de six îles et d’autant d’EPCI (CA Cap Excellence, CA du Nord Grande-Terre, CA La Riviera du Levant, CA du Nord Basse Terre, CA Grand Sud Basse-Terre et CC de Marie-Galante). On dénombre seize quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Cinq bailleurs sociaux sont à pied d’oeuvre (La société Pointoise d’Hlm de Guadeloupe, la Sikoa, la Société Immobilière de la Guadeloupe (SIG), la Société d’Econo-mie Mixte de Saint Martin (Semsamar) et la Société d’Economie Mixte d’Amé-nagement de la Guadeloupe (Semag). La Communauté d’agglo de Cap Excellence regroupe plus de la moitié du parc locatif social en Guadeloupe.
Dans ce territoire, la démographie est plutôt déclinante (375 845 habitants) moins de 3% de la population française, un fort taux de vieillissement très marqué (30% des personnes ont plus de 60 ans), une grande mobilité de jeune vers la France en priorité, une tension foncière, un cout élevé du crédit et de la construction, la richesse des ménages est très faible. Le mal logement touche un grand nombre de personne.
Dans les Drom 80% de la population est éligible au logement social et près de 70% à un logement très social. Le taux monte à (83%) en Guadeloupe pour les LLTS. Le rythme de production est en deçà des besoins, avec une tension accrue sur l’offre et la demande. La production nouvelle ne permet pas de répondre aux besoins. Moins de 600 logements sociaux ont été agréés en 2021.
Les demandeurs sont jeunes. Les familles monoparentales sont fortement représentées dans le parc (43%) et les personnes seules (46%). Ici, 44% perçoivent un salaire, 40% vivent des allocations familiales ou des prestations d’accueil du jeune enfant. Le taux de pauvreté est plus important parmi les familles monoparentales, 69% contre 58% pour l’ensemble des demandeurs. Le niveau de vie annuel médian est de 11 100 euros, soit moins de 920 euros par mois. La majorité des demandeurs vivent sous le seuil de pauvreté, 58%. Il est établi que 1 personne sur 5 vit avec moins de 790 euros par mois en Guadeloupe. Dont une situation financière très précaires.
La Guadeloupe compte un parc social total fin 2019 de 229 422 logements. 15% des logements sont inoccupé et en 10 ans 26% du parc seront vacants, selon l’étude de l’Insee. 44% de ces logements ont plus de vingt ans. Il y a eu 10346 demandes enregistrées en fin 2020. Le parc social est composé de 37 208 logements sociaux.
La répartition est la suivante : (4333 LLTS, 24017 LLS, 1224 PLS, 100 PLI). Moins de 600 logements ont été mis sur le marché en 2020. 36% de ces logements sont dans les QPV. 56% des demandeurs ne disposent pas de leur propre logement. 48% sont hébergés chez un proche ou la famille, ¼ des titulaires ont moins de trente ans. 43% de titulaires sont au chômage, 83% des ménages demandeurs sont en dessous des plafonds de ressources LLTS. 39% demandent un trois pièces. Le délais d’attente est de 9 mois et plus. Il est bon à savoir que 69% de demandeurs veulent un logement dans sa commune.
Il y a depuis 2017/2018 une baisse des logements agrées ce qui risque d’avoir un fort impact sur le volume des logements livrés dans les années à venir. Le contexte démographie du pays doit être pris en compte et souligné.
La demande locative sociale est souvent généralement liée à la question de l’offre. La tension s’accroit et la production au plus bas ne répond véritablement pas aux besoins.