La Guadeloupe sous la coupe de l’épidémie de bronchiolite

Elle est de retour. L’infection virale de la bronchiolite est largement présente sur le territoire de Guadeloupe depuis quelques semaines. Cette maladie respiratoire qui affecte les bébés, est généralement sans danger mais elle nécessite une surveillance de tous les jours. Un traitement préventif, le Beyfortus, est désormais disponible dans les maternités.

Chaque semaine, Santé Publi-que France établit un bilan épidémiologique aux Antilles et surveille l’évolution des indicateurs concernant la bronchiolite. Ceux-ci sont passés au rouge ce qui induit que la Guadeloupe est désormais concernée par cette infection virale. «Nous surveillons avec attention le virus VRS (virus respiratoire syncytial), responsable de la bronchiolite, qui se diffuse davantage à cette saison. Nous entrons dans une période charnière où il y aura une recrudescence des cas» confirme Docteur Mathilde Melin, direction des régions Cellule régionale Antilles Santé Publique France.
DES CONTAMINATIONS
EN HAUSSE
Comme indiqué ci-dessus, l’épidémie de bronchiolite est bel et bien présente dans l’archipel et se déclenche toujours plus tôt qu’en France. «Ce virus est dit à bas bruit dans les Antilles, c’est-à-dire qu’il circule tout le temps mais devient davantage percutant pour notre santé dès le mois de septembre et s’étend jusqu''à mi-février. Son intensité va varier selon le climat alors nous restons en veille de son évolution». En effet, Santé Publique France dispose d’un réseau de médecins sentinelles qui vont informer des premières modifications dans les comportements des patients. «Nous sommes très vigilants quant au nombre de passages aux urgences et hospitalisations pour les symptômes correspondants à la bronchiolite et nous effectuons également des prélèvements nasopharyngés pour connaître le taux de positivité au VRS. Cela nous permet de lancer rapidement une campagne de prévention et de sensibilisation». Il s’agirait donc qu’il faille composer avec la bronchiolite. «Il ne faut pas s’alarmer, c’est une infection virale qui affecte les voies respiratoires. Chez l’adulte, il s''agit d’un gros rhume, c’est sans grand danger. Or, chez les bébés, qui possèdent de petites bronches, il faudra faire beaucoup plus attention. Ils sont plus sensibles à ce virus qui peut les empêcher de respirer».
Fièvre, toux, nez qui coule, baisse d’appétit, sommeil perturbé, agitation et respiration soufflante sont les symptômes les plus communs en cas de bronchiolite. «Pour les enfants de moins de deux ans, il est conseillé d’effectuer une désobstruction du nez avec des lavages de nez avec du sérum physiologique ou de l’eau de mer. C’est un virus, il n’y a donc pas d’antibiotiques à prescrire. Mais si l’état s’aggrave, il ne faut pas hésiter à aller à l’hôpital».
LES MESURES
DE PRÉVENTION
Peu de formes graves sont recensées en cas de bronchiolite mais il peut arriver que le nourrisson ou l’enfant ait besoin d’un traitement sous oxygène pour l’aider à mieux respirer. «La prise en charge est immédiate et efficace. Or, certains sont plus fragiles que d’autres mais nous devons anticiper notamment en rappelant les mesures barrières». Il est déconseillé de fumer à côté des enfants, d’éviter le contact avec des personnes malades, de ne pas partager les jouets et de porter un masque. «De nombreux gestes sont similaires aux gestes du covid-19. Nous sommes donc assez bien informés». Il s’agira également de bien se laver les mains et d’aérer les pièces.
UN TRAITEMENT CONSEILLÉ
Le Nirsévimab ou Beyfortus est le vaccin dans la prévention des bronchiolites à virus respiratoire syncytial (VRS) à l’origine de 80 % des bronchiolites chez les nouveau-nés et les nourrissons au cours de leur première année d’exposition à ce virus. Il s’agit d’un traitement par anticorps monoclonal en une seule injection intramusculaire mais il n’est pas considéré comme un vaccin. Sa durée de protection est d''au moins cinq mois. De plus, la campagne d’immunisation 2023-2024 a débuté en France le 15 septembre 2023 pour les bébés nés après le 6 février 2023). Dans les Antilles, il sera disponible et réalisé uniquement dans les maternités.