Elysée : Le Président de la République a lâché ses «boas constricteurs» dans les pieds des élus

Après le cinéma du diner républicain à l’Elysée le 7 septembre 2022, la souris de laboratoire enfantée par le Comité Interministériel le 18 juillet 2023, ce sont des «boas constricteurs» que le Président de la République a lâché dans les pieds des élus des dernières colonies de la France à la fin du déjeuner du 20 octobre dernier.

Certains présidents de Collectivités, des parlementaires, pour masquer leur honte d’être «allés à Canossa» la supplique de Fort-de-France à la main, veulent encore, faire croire à leurs compatriotes que la bonté divine va s’exercer.
Rien, absolument rien de ce qu’ils espéraient n’a été obtenu. Leur manoeuvre pour rentrer à cocagne dans le processus de révision constitutionnelle en débat pour la Nouvelle-Calédonie a reçu une fin de non-recevoir nette venant des élus de la Nouvelle-Calédonie et du Président de la République.
Sonia Backes, la présidente de la Province Sud de la Nouvelle-Calé-donie et le président du Gouverne-ment de Nouvelle-Calédonie, Louis Mapou, ont insisté très fermement pour que «la réforme constitutionnelle soit maintenue exclusivement pour la Nouvelle-Calédonie, et dans le calendrier fixé, à savoir, une adoption définitive avant mars 2024. Le risque pour nous, est évidemment, qu’en intégrant les autres Outre-mer on recule encore notre réforme…».
Ce message a été entendu par le Président de la République qui a confirmé le calendrier qui fixe la révision constitutionnelle sur la Nou-velle-Calédonie au début de 2024 en déclarant que «La Nouvelle-Calé-donie est un sujet en soi»

.
Le Président de la République a été très clair «les demandes d’évolution institutionnelles dans les autres territoires ne seront pas concrétisées dans le même calendrier que la Nouvelle-Calédonie».
Cyniquement, sans rien laisser entrevoir, il place les velléités d’évolution qui s’expriment dans les autres colonies sous tutelle, en annonçant le lancement des le mois de novembre, «d’une période de consultation avec des experts mandatés» pour «rencontrer l’ensemble des élus, pour faire des propositions territoire par territoire». Les premiers retours de cette mission sont attendus pour février 2024, d’après le calendrier de travail défini par l’Elysée.
Comme un boomerang «la déclaration de Fort-de-France» retombe sur la tronche des élus colonisés. Nous avons dans une déclaration en date du 26 mai 2022 annoncé cette conséquence en écrivant : «L’hon-nêeté, l’intelligence et l’écoute du message sorti des urnes commandaient certes un geste fort pour sortir par le haut, mais pas un appel au secours de l’Etat».
Aujourd’hui, les élus sont combien à s’indigner, à s’insurger contre cette méthode paternaliste du Président Macron ? Difficile, après s’être agenouillés «à Canossa». Mais, «qu’avons-nous fait au bon Dieu pour mériter ces élus ?».
Quelle est la place de la résolution adoptée par le 17e Congrès des élus guadeloupéens qui engageaient les élus à coconstruire en six mois avec le peuple guadeloupéen, dans un grand exercice de démocratie participative, le projet guadeloupéen ?
Vont-ils se laisser envelopper et étouffer par les experts, véritables «boas constricteurs» lâchés par le Président Macron ?
Comprendront-ils enfin qu’il appartient aux Guadeloupéens de rechercher pour leur pays la meilleure gouvernance qui prend appui sur un projet de développement global. Cette responsabilité, on ne peut la laisser à aucun pouvoir extérieur à notre communauté.