Journée «Tous résilients face aux risques»

Par définition, la résilience, c’est la capacité d’un être humain ou d’une communauté à faire face à des expériences difficiles et à en sortir renforcer. Du fait de son climat tropical et de sa position au coeur de la Caraïbe, la Guadeloupe est menacée par six risques naturels majeurs : sismique, volcanique, cyclonique, inondation, tsunami.

Dans le cadre de l’appel à projets «Tous résilients face aux risques, s’informer, réagir, se protéger» des évènements se tiennent dans toute la France durant tout le mois d’octobre. Le 13 octobre était le point d’orgue, car c’est la date consacrée à la journée internationale de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophe.
En Guadeloupe, le préfet a organisé le 13 octobre, un séminaire, au Mémorial ACTe, dans le cadre du plan séisme Antilles, à destination de tous les élus, avec les maires en première ligne. A noter que c’est un séminaire qui s’est déroulé à huis clos. Au point de presse nous avons interrogé quelques participants.
Le préfet Xavier Lefort
Pouvez-vous nous dire un peu plus sur la réunion d’information que vous avez eu avec les élus ?
C’est plus qu’une réunion d’information, c’est vraiment un séminaire. Cela consiste à réunir tous les acteurs concernés par le sujet du plan séisme Antilles.
En quoi consiste ce plan ?
C’est la mise en sécurité des écoles d’ici

. Il est piloté à la fois par le Conseil Régional, les collectivités et par l’Etat. Plus de 50 millions sont déjà déployés sur ce plan qui depuis 2007. Aujourd’hui, la moitié des écoles sont mises en sécurité sur le plan du risque sismique. L’objet de ce séminaire c’est d’abord de rappeler l’objectif qui est 100% au niveau travail avec les différentes collectivités. Ensuite c’était aussi de partager l’expérience, recueillir les témoignages des un et des autres. Il y a des enjeux techniques un peu lourds, c’est bien aussi de pouvoir en parler. Et puis, vous avez tous les élus, tous les directeurs des services, les directeurs généraux des services, le personnel des services communaux pour pouvoir partager l’expérience des uns et des autres.
Nous avons aussi parlé d’ingénierie financière, il y a des fonds de l’Etat, des Collectivités, de l’Europe, du Conseil régional. Il faut mettre tout cela ensemble pour qu’in fine, que cela fonctionne, qu’on puisse avoir un niveau de financement et de subvention satisfaisant. Cela reste un objectif ambitieux, la nécessité de partager l’expérience. Cela demande une grosse mobilisation des élus.
Lucien Galvani, 1er adjoint au maire de la ville de Sainte-Anne
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés, s’il faut réhabiliter vos bâtiments ?
Le problème de la ville de Sainte-Anne, c’est que nous avons des écoles qui sont construites, il y a de cela très longtemps. Donc des bâtiments qui ne répondent plus aux normes sismiques en vigueur. D’autant plus que les normes changent régulièrement. Après le séisme de 2004 qui nous avait impacté, un plan séisme avait été mis en place incitant les collectivités à réagir en reconstruisant ou en réhabilitant les écoles, cependant, quand nous avons pris les rênes de la ville en 2014, nous avons trouvé une commune exsangue, qui avait un fort déficit. Donc, on ne peut pas travailler dans de bonnes conditions lorsque l’on a des problèmes financiers.
En 2018, nous avons signé un partenariat avec l’AFD (Agence françai

se de développement) qui nous a beaucoup aidé en nous apportant l’ingénierie nécessaire tant sur le plan financier que sur le plan organisationnel. Depuis 2019, nous mettons en oeuvre un plan de reconstruction ou de confortement de nos écoles.
Il se trouve que Sainte-Anne c’est quand même 15 écoles primaires et maternelles sur tout le territoire avec une population éclatée. Par conséquent, nous sommes obligés de prioriser nos actions et nous avons priorisé pour le moment deux écoles. Cela ne veut pas dire que nous avons mis de côté les autres.
Nous avons priorisé les écoles du Bourg, soit deux écoles primaires et une école maternelle et les écoles primaire et maternelle de Douville. La chance que nous avons à Douville, c’est que nous avons un terrain juste à côté, ce qui fait qu’on fera une opération de délocalisation d’enfants pendant la durée des travaux de reconstruction. On va démolir et reconstruire sur le même site en logeant les enfants dans des modulaires juste à côté.
Notre action se poursuit puisque dans le centre-ville, il va falloir faire la même démarche, d’autant plus qu’en dehors des risques sismiques que nous connaissons, il y a également des risques de submersion marine, puisque les écoles sont construites non loin de la mer. Il faut donc les éloigner de tous les risques.
A combien sont évalués les travaux ?
Pour le moment, les études que nous menons sont des études de faisabilité. Nous allons parler de financement d’ici la fin de l’année 2023.
Mme Lucie Weck-Mirre, maire de Saint-Claude
Quelles sont les difficultés auxquelles vous devez faire face pour la mise aux normes de vos édifices ?
Grâce à Dieu, nous avons terminé la dernière école qui restait à faire. C’était l’école Rose Nelson, inaugurée à peine un mois. En tout, nous avons cinq écoles. Nous avons commencé depuis 2005, suite au séisme de 2004 qui avait mis en branle toutes nos écoles. Nous n’avons pas attendu que l’association des maires lance cette réflexion pour sécuriser nos écoles, nous avons tout piloté nous-mêmes.
Combien cela vous a-t-il coûté ?
Plus de 7 millions.