L’accès à la pointe des Châteaux totalement repensée

Une vaste opération de valorisation et d’amélioration de l’accès au site de la Pointe des Châteaux a été menée avec succès. Elle permet de recevoir le public dans de meilleures conditions mais également de préserver le caractère pittoresque de ce lieu emblématique de l’archipel guadeloupéen.

En 2018, la commune de Saint-François, la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement), l’ONF (Office national des forêts) et le Conservatoire du littoral s''associent pour établir un Plan de conservation de la Pointe des Châteaux, située à l''extrémité Est de l''île de la Grande-Terre. Des discussions sont menées entre les divers acteurs du site pour mutualiser les énergies et concentrer les compétences afin de proposer une opération d’ampleur. «La Pointe des Châteaux est un site classé et, pour viser le label «Grand Site de France», il était nécessaire de mettre en place un certain nombre d’aménagements autour de l’accessibilité du public et de la conservation de la faune et de la flore» confie Didier Lambert, en charge du dossier de la Pointe des Châteaux à l’antenne de Guade-loupe du Conservatoire du littoral.
UN SITE ADAPTÉ POUR
UN MEILLEUR ACCUEIL
Le constat d’une forte pression anthropique, plus de 500 000 visiteurs par an (chiffres de 2000) sur le site a permis de lancer plusieurs phases de travaux concernant notamment la sécurisation du lieu

. «L’ONF nous alertait sur les risques d’éboulement liés à l’érosion. De plus, nous sommes conscients que le cadre attire le passage et notre mission était double ; sécuriser les lieux et empêcher la dégradation des milieux naturels sensibles. Pour se faire, nous avons commencé par la correction des sentiers pédestres. Le but étant de définir des chemins précis pour le public et qui permettraient de ne pas altérer la végétation et perturber la faune présente sur le site». Des barrières sont installées et des balisages sont créés. «Nous avons mis en place une signalétique simple et lisible pour tous, y compris les visiteurs étrangers, en installant des panneaux directionnels. Des plots de délimitation sont présents pour contenir et diriger le flux dans des axes bien définis. La société COALYS s’est occupée des marches en pierres le long de la montée vers la croix et l’ONF, accompagné du RSMA, a également installé une plateforme stable en bois et un garde-corps au niveau de la croix pour contempler la vue en toute sécurité. Tous ces aménagements vont permettre une circulation plus fluide et limiter les risques d’accidents. Nous attendons maintenant que les gens suivent ces indications et modifient leurs comportements parfois dangereux».
Autre nouveauté, un chemin a été mis en exergue pour proposer une boucle lorsqu’on redescend de la croix. «Ce tracé de retour, appelé le sentier des écosystèmes, permet de s’immerger au coeur de la forêt sèche avec des points d’ombrages et de découvrir une prairie naturelle. Il était important de remettre la nature au centre des priorités» ajoute Didier Lambert.
UN CADRE NATUREL
PRIVILÉGIÉ
En parallèle, était également menée une volonté d’intégrer un pan pédagogique à la Pointe des Châteaux. «Nous avons créé du contenu et disposé des supports informatifs sur le site. Il y a eu un vrai co-travail avec des jeunes stagiaires architectes paysagistes, pour offrir de la valeur ajoutée. A terme, nous espérons, bien sûr, retrouver un équilibre dans la végétation». Dans un prochain temps, début 2024, un observatoire ornithologique devrait voir le jour. «Il s’agira de mettre sur pied un poste d’observation, de type carbet, avec des plaques explicatives autour des types d’oiseaux présents. C’est encore un autre moyen de découvrir la faune de la Guadeloupe». A l’issue de ces aménagements, la Pointe des Châ-teaux devrait prendre un nouveau virage. «Nous avons avancé de façon cohérente pour donner à ce lieu toutes les bonnes cartes pour devenir un site important pour le tourisme local».
ETABLIR UNE STRATÉGIE
GLOBALE
Pour que la Pointe des Châteaux puisse être labellisée «Grand Site de France», d’autres réflexions devront être mises sur la table. «Ces travaux ont nécessité de nombreux fonds. Si nous voulons aller plus loin dans le projet, il faudra s’intéresser au pan économique et aux possibilités de dégager des recettes pour financer la gestion». Il est question de repenser le système de stationnements avec, par exemple, la création d’un parking tout public. «Pourquoi ne pas créer des navettes qui relieraient le bourg de Saint-François au site ? Pourquoi ne pas aussi développer des services de location de vélos ou de nouvelles infrastructures commerciales adaptées ? Tout est intéressant pour le futur !».