L''importance accrue du dépistage du cancer du sein

Si le mois d''octobre marque une communication accrue autour de la prévention du cancer du sein, l''importanc de ce message ne se résume pas uniquement autour de ces trente jours mais bien sur toute l''année. En Guadeloupe, le CRCDC-971 s''attèle sensibiliser la population autour de cette pathologie qui touche de nombreuses femmes.

Octobre rose met la lumière sur le cancer du sein au niveau national et les associations de prévention lancent, elles, des actions fortes pour divulguer le même message. «On ne le dira jamais assez mais nous devons insister sur le dépistage ! Plus un cancer est décelé tôt, plus les risques sont mesurés et limités. Aujourd''hui, le cancer du sein se soigne très bien, la médecine a fait des progrès importants, mais nous ne pouvons intervenir que si les femmes viennent à nous» confie le Dr. Micheline Brard et présidente du CRCDC-971 (centre régional de coordination des dépistages des cancers).
UN DÉPISTAGE TOUS
LES DEUX ANS
Près de 80% des cancers du sein se développent chez les femmes de plus de 50 ans. Il est donc fortement conseillé de se faire dépister. «Dépisté tôt, le cancer du sein peut être guéri dans près de 9 cas sur 10. Nous avons pour rôle d''envoyer, tous les deux ans, un courrier d''invitation à toutes les femmes guadeloupéennes de plus de 50 ans (et jusqu''à 74 ans), qui leur indique la démarche à suivre concernant le dépistage. Il s''agira de prendre rendez-vous, par la suite, auprès d''un laboratoire de radiologie, pour effectuer une mammographie. Tout cela est gratuit et pris en charge par la sécurité sociale. Il est primordial qu''elles ne négligent pas ce rendez-vous pour une surveillance accrue de leur santé» ajoute le Dr. Micheline Brard. En effet, le CRCDC-971 a également la compétence d''accompagner les femmes dans leur suivi médical. «Le radiologue effectue une première lecture des imageries et nous soumet ses conclusions. Une deuxième lecture est réalisée par nos soins par un médecin coordinateur et nous contactons ensuite la patiente». Si les images soulèvent des suspicions de lésions ou de nodules, la patiente est immédiatement contactée et devra consulter un gynécologue. «Nous nous rendons disponibles pour échanger et discuter autour des inquiétudes des femmes. Elles ont besoin d''être entourées dans ces moments de doute, notamment lors de la biopsie qui pourra révéler, ou non, la présence d''un cancer. Toutes les étapes de ce processus ne sont pas à négliger car elles permettront un diagnostic plus poussé et un suivi adapté».
PRENDRE SA SANTÉ EN MAIN
Le CRCDC-971 mène un combat acharné pour sensibiliser les fem-mes autour de leur santé intime. «De nombreuses femmes mettent de côté leur propre santé car elles n''ont pas encore conscientiser les dégâts que cela peut avoir sur leur corps... Car, en fonction des stades d''avancée, les choix médicaux diffèrent». Certaines femmes subiront une mastectomie, où l''on ôte le morceau du sein malade. La mammectomie sera, elle, une opération où l''entièreté du sein est retirée. S''en suivront des séances de radiothérapie voire de chimiothérapie. «Ces décisions ne sont pas simples à prendre d''où notre rôle de soutien et d''information. Nous encourageons les femmes à régulièrement pratiquer l''auto-palpation pour vérifier si tout est comme à l''accoutumée. Dès lors qu''il y a un doute, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin traitant» insiste le Dr. Micheline Brard.
DES CAUSES ENCORE
ÉNIGMATIQUES
L''origine du cancer du sein reste encore méconnue des professionnels de santé mais tous semblent tendre certaines conclusions. «L''hérédité familial amène un terrain plutôt confortable à la maladie. De plus, il est encore difficile d''établir un lien de cause à effet mais nous avons repéré de lourdes formes d''anxiété ou angoisses présentes chez les patientes. Les émotions fortes ou chocs émotionnels peuvent être aussi des éléments déclencheurs...». C''est dans ce sens que le CRCDC-971 martèle les mêmes messages de sensibilisation et agit avec pugnacité. «Nous organisons des matinées d''examens de mammographie à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Nous appelons les femmes qui n''ont pas répondu à nos courriers et nous leur soumettons un rendez-vous à une date précise. Certaines d''entre elles restent réfractaires car elles ont peur de l''examen, qui peut être douloureux, mais n''oublions pas qu''il reste indispensable... Nous devons, par tous les moyens, tenter de rassembler les femmes autour de ces questions de santé publique».