La prévention contre la dengue c’est l’affaire de tous

La Guadeloupe a connu en 13 ans, 5 épidémies majeures d’arbovirus qui ont été à l’origine de dizaines de décès et de centaines d’hospitalisations. Les experts prévoient une dégradation de la situation dans les années à venir.
Depuis le début de l’épidémie 2023 qui a été déclarée fin juillet, on ne compte pas moins de 419 passages aux urgences pour suspicion de dengue et sont recensés 16 cas graves dont 5 concernant des enfants.
Par ailleurs, 5 décès directement imputables à la dengue ont été recensés. L’épidémie continue sa progression sur l’ensemble du territoire. Aucune commune de l’archipel n’est épargnée comme cela a été rappelé le 1er septembre 2023, à l’occasion du comité de gestion présidé par le préfet.
Le sérotype DEN-2 a été identifié. C’est le même qui a circulé pendant la longue épidémie de dengue de 2019-2021.
Au 03 octobre 2023, le nombre de cas cliniquement évocateurs de dengue sont plus élevés sur les communes de Vieux-Habitants, Basse-Terre et Capesterre-Belle-Eau au cours des quatre dernières semaines.
Face à cette épidémie et au regard de la constante augmentation des cas sur tout le territoire, la stratégie mise en place par l’ARS de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy prévoit à ce stade de l’épidémie, la réalisation des enquêtes chez les cas graves et les cas pédiatriques.
LE DÉPARTEMENT OPÉRATIONNEL DE L’ARS EN CHARGE DE LA LUTTE ANTIVECTORIELLE
L’ARS de Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy est la principale entité en charge de la prévention des maladies humaines transmises par les moustiques en Guadeloupe.
Depuis 1955 et les réformes relatives à la gouvernance de la Lutte Anti Vectorielle (LAV), elle demeure l’unique opérateur des traitements insecticides au niveau régional et territorial à apporter également une réponse coordonnée de service public. Le service en charge est aidé en cela par des personnels mis à disposition par le Conseil départemental de Guadeloupe et par les deux collectivités des Îles du Nord. La Direction de la Sécurité Sanitaire de l’ARS est organisée en quatre services :
• Veille, Alertes et Vigilances,
• Planification et Exercices,
• Santé et Sécurité de l’Environ-nement Domiciliaire,
• Santé et Sécurité de l’environnement Extérieur.
Ces 4 services travaillent de manière concertée, notamment pour ce qui concerne l’alerte, la planification et la gestion de crise.
Le Service Santé et Sécurité de l’Environnement Domiciliaire (SSED) est organisé en deux départements :
• Le Département 1 de «Lutte Anti Vectorielle (LAV) & Nuisances sonores»
• Le Département 2 de «Lutte contre l’Habitat Indigne, Prévention des risques Monoxyde de Carbone, Amiante, Saturnisme & Qualité de l’Air Intérieur».
C’est le Département de «Lutte Anti Vectorielle (LAV) & Nuisances sonores» qui réalise l’ensemble des missions dévolues à l’ARS en matière de lutte anti vectorielle. Il compte en son sein 15 agents et s’organise autour de quatre cellules techniques : une Cellule Prévention Leptospirose, une Cellule Logistique et Suivi des Conditions d’Hygiène et de Sécurité, une Cellule Traitement Alertes et Signalements et Cellule Surveillance Entomologique et de Recherche appliquée et de 2 Cellules Opérationnelles pour les interventions de terrain.
La thématique LAV fait également partie des compétences d’autres directions situées sur des sites géographiques différents (Marie-Galante et les îles du nord). Au total, en plus de la Guadeloupe proprement dite, la LAV est donc aussi l’affaire de 3 autres cellules opérationnelles.
LE VECTEUR DE LA DENGUE : UN MOUSTIQUE DOMESTIQUE
Le moustique Aedes aegypti vit près de nous. Il est de petite taille (environ 5 mm) de couleur noire, il porte des écailles blanches sur les pattes et sur le thorax qui forment un dessin en forme de lyre à ne pas confondre avec l’Aedes albopictus dit «moustique tigre» qui n’est pas présent sur notre territoire.
L’Aedes aegypti est le seul vecteur de la dengue en Guadeloupe et dans la région Caraïbe
L’Aedes aegypti se reproduit dans des petites collections d’eau claire que l’on appelle gîtes essentiellement artificiels créés par l’homme ou liés à l’activité humaine : objets divers, dessous de pots, vases à fleurs, déchets de consommations, fûts, gouttières, citernes,…
• Il ne se développe pas dans la mangrove, en forêt.
• Il résiste aux insecticides chimiques. Sa durée de vie est d’environ 1 mois à 2 mois.
• Il se déplace peu du lieu où il a pris naissance, sur une distance de cinquante à cent mètres.
• Seules les femelles piquent dans la journée, et plus particulièrement à l’aube et au crépuscule. C’est le moment où les femelles sont très agressives.
• La femelle transmet la maladie en piquant l’homme, 7 à 14 jours après s’être contaminée au cours d’un repas sanguin sur une personne malade. La piqûre est peu douloureuse et peut passer inaperçue.
• Il existe 4 sérotypes de dengue. Il n’y a pas de protection croisée entre eux. L’immunité procurée par l’infection est de longue durée.
• Le sérotype 2 est plus particulièrement virulent (formes sévères). C’est le sérotype qui circule actuellement durant cette épidémie 2023.
A suivre…