Maison Gaston, une vitrine pour les artistes antillais

La genèse de l’histoire de Maison Gaston est la résultante d’un lien affectif fort qu’entretient Christelle Clairville avec son île de Guadelou-pe. «Lors de la crise sanitaire en 2020, je suis rentrée passer quelques mois auprès de mes parents. J’ai occupé mon temps libre à découvrir des lieux d’expositions, j’ai écumé les musées, j’ai échangé avec des artisans d’art du territoire et, en seulement quelques rencontres, j’ai pu ressentir un déficit de moyens de diffusion de leurs oeuvres. Cela m’a peiné et j’ai eu envie de m’investir pour eux !» confie cette ancienne directrice marketing.
DÉVELOPPER UN PROJET
DE COEUR
En passionnée d’art, Christelle se documente, s’intéresse et se lance dans le monde du digital. «Je n’avais guère de connaissances précises au démarrage du projet mais mon goût pour l’univers artistique m’a fait dépasser mon appréhension. Encore peu d’artistes locaux ne vivent pas de leur art alors qu’il suffirait juste d’un coup de pouce pour les faire davantage connaître et présenter leurs réalisations au plus grand nombre». Elle développe un site internet qui se veut être une vitrine des artistes antillais qui l’accompagnent dans son entreprise. «Au départ, certains étaient sceptiques. Ne pensant pas que leurs travaux pourraient intéresser des galeristes, des salons, des mécènes ou bien des particuliers mais, ensemble, nous avons voulu y croire». Elle s’attèle à réaliser des portraits, à raconter l’histoire des oeuvres et le site prend forme. «J’ai mis de côté ma vie professionnelle pour me dédier à ce projet. C’était bien trop important pour que je fasse les choses à moitié et, de fil en aiguille, j’ai convaincu les artistes à me rejoindre et à être référencé sur Maison Gaston !». Aujourd’hui, Christelle travaille avec une vingtaine d’entre eux. Qu’ils soient peintres, sculpteurs, street-artistes ou artistes plasticiens, tous ont confié la gestion de leurs images à Christelle. «Le bouche à oreille a rapidement fonctionné et c’est cela qui a permis de faire avancer vite les choses. Je fais appel à mon expertise du marketing pour m’attacher à les représenter, que ce soit sur la toile ou en physique, du mieux que je peux et à défendre leur image et leurs intérêts. C’est un pari fou que de promouvoir l’art antillais au-delà de nos frontières naturelles mais je m’en sens capable !».
S’OUVRIR À UN NOUVEAU MARCHÉ
Dès lors que Christelle eut mobilisé ses troupes, il lui fallait entrer dans le vif du sujet. «Le site internet est un premier élément mais il ne suffit pas !
J’ai compris qu’il fallait aller au devant des gens et qu’il fallait aller démarcher une future clientèle». Elle contacte des galeries, se mobilise lors de salons d’art et fait boule de neige. «Je ne dirais pas que l’art antillais était attendu mais il en a surpris plus d’un ! Les gens avaient besoin de les voir pour y être sensibles !». En effet, Christelle rencontre des professionnels de ce monde quelque peu fermé, établit des partenariats et les premiers retours sont plus que positifs. «Les oeuvres de nos artistes ont plu et, aujourd’hui, elles se vendent ! Il fallait ce coup de pouce pour qu’elles soient davantage visibles et davantage mises en lumières. C’est une super nouvelle et cela démontre qu’il y a de la place pour tout le monde ! Nous avons de si belles choses à présenter de la part des ressortissants antillais qu’il serait triste qu’elles restent inhibées par peur ou méconnaissance d’un système. Le vivier antillais regorge de talents et il doit éclore !».
ETOFFER LE RÉPERTOIRE D’ARTISTES
Avec Maison Gaston, les artistes antillais peuvent enfin sortir de leur tanière et avoir confiance. Christelle se met à disposition pour les aider à grandir et est garant du respect de leur intérêt. «J’ai une foi inébranlable en eux et en ce projet car je sais que nos artistes ont le potentiel de vivre de leur art et d’avoir de grandes opportunités dans l’Hexagone voire même dans les Caraïbes. C’est un marché que je dois encore étudier mais il y a de quoi faire !». Par la suite, Maison Gaston aimerait également représenter des artistes des Outre-mer, de Réunion, Guyane. «Toutes ces ont cette spécificité de toujours raconter quelque chose de fort et de nous ramener à des souvenirs de notre histoire créole. Avec Maison Gaston, je veux contribuer, à mon niveau, à ajouter un nouveau récit à celle-ci».
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