Discordes dans la «cour» de l’Élysée «zafè a chat ka tété rat asi do a pèp-la, mò»

Rien ne va plus entre les courtisans des îles-colonies et le pouvoir élyséen. La première réunion de suivi de ce fameux Comité interministériel (CIOM) les 23 et 24 novembre à Paris a cristallisé déceptions et colère des élus, enfin, fatigués de traverser les océans pour recevoir les leçons du maître et valider des agendas et des méthodologies imposés sans concertation préalable.
Ils s’insurgent, ils se braquent parce qu’ils se rendent compte, maintenant, que depuis le dîner du 07 septembre 2022 à l’Elysée, après «l’Appel de Fort-de-France», qu’ils portent comme l’acte «révolutionnaire» du XXIe siècle, ils se font «possédés» par Emmanuel Macron.
Alors dépité, le président de la Collectivité Territoriale de Martinique, Serge Letchimy, l’initiateur de «l’Appel de Fort-de-France», se rebelle, refuse de se rendre à la rue Oudinot,dénonçant «un leurre de débat et un procédé de discussion infantilisant qui nous conduit à nous interroger sur une tentative de noyautage».
Mais que s’est-il passé pour motiver une telle réaction de Letchimy qui n’a cessé d’avaler des couleuvres depuis septembre 2022 ? Comment, après avoir validé les mesures obsolètes du CIOM et réclamé avec Les présidents Guy Losbar et Ary Chalus la tenue régulière de réunions de suivi pour évaluer la mise en oeuvre de ces mesures, déclarer sans rire «je refuse d’être un exécutant des décisions préalablement décidées par le gouvernement ?».
Les élus guyanais, qui connaissent bien les musiques gouvernementales pour invalider le projet d’émancipation de la Guyane, ont-ils réellement cru en la parole d’Emmanuel Macron lorsqu’il leur a dit «Les outre-mer étaient arrivés au bout d’un cycle, qu’il fallait changer de logiciel ?».
Ce serait à désespérer des acteurs de la lutte pour la décolonisation !
En réalité, les élus colonisés font l’expérience que ce comportement politique pervers de «rat ka tété chat a si do a pèp-la» ne pourra jamais ouvrir la voie de l’émancipation.
Le colonialisme ne fait pas de cadeau. Ils ont ouvert avec «l’Appel de Fort-de-France» la porte au Diable. Alors ils paient le prix de leur larbinisme. Sans ménagement, le président Emmanuel Macron leur ferma la porte de la révision constitutionnelle prévue pour la Nouvelle-Calédonie où ils pensaient rentrer à cocagne.
Il leur imposa deux conseillers spéciaux, véritables «boas constricteurs» pour leur écrire les projets d’évolution institutionnelle dont ils parlent sans jamais rien mettre de concret sur la table, préalablement validé par les peuples de leur pays.
Comme le racoon, pris au piège, ils vont tenter de se mutiler pour échapper à la cage où Macron veut les enfermer.
Réussiront-ils à éviter cette fin peu glorieuse ? Il faut des «boules» pour briser les prétentions de l’adversaire. Les ont-ils ?