Conférence internationale de Bakou, Azerbaïdjan «Décolonisation : autonomisation et développement des femmes»

Les délégués soulignent le sort des femmes dans les colonies françaises lors de la conférence du NAM (Mouvement des Pays Non Alignés) à Bakou.

Quelques semaines seulement avant que l''attention se tourne vers l''Ouganda avec le Sommet du Mouvement des non-alignés prévu en janvier à Kampala, les délégués de tous les continents se sont réunis le 21 novembre pour la Conférence internationale sur «Décolonisation : autonomisation et développement des femmes», à Bakou, en Azerbaïdjan. La conférence était organisée par le Groupe d''Initiative de Bakou sous la présidence de la République d''Azerbaïdjan, dont le président est l''actuel président du Mouvement des pays non alignés.
Des représentants de 18 pays répartis aux quatre coins du globe, dont la France, les États-Unis, la Turquie, la Russie, l''Algérie, le Sénégal, le Nigeria, la Tanzanie, l''Ouganda, le Kenya, les Comores, l''Inde et des territoires français comme la Nou-velle-Calédonie, la Martinique, la Polynésie française, la Guadeloupe, la Guyane française et la Corse étaient représentées.
Selon une communication des organisateurs, l''objectif commun des délégués est de mettre en lumière le sort des femmes dans les territoires encore sous l''emprise du régime colonial, un vestige inquiétant des politiques colonialistes archaïques qui persistent obstinément au 21e siècle.
La conférence visait à mettre sous les projecteurs du monde entier le traitement inhumain et la violation flagrante des droits fondamentaux auxquels sont confrontées les femmes dans ces colonies. Les délégués ont également plaidé en faveur d''une participation accrue des femmes dans la lutte contre le colonialisme, favorisant ainsi une force collective pour démanteler ces systèmes oppressifs.
Parmi les nations mises en cause, la France est en première ligne, perpétuant un inquiétant héritage colonialiste à travers 13 territoires d’outre-mer. Malgré les résolutions internationales et les appels de longue date à la liberté et à l’indépendance, Paris reste campé dans son approche néocolonialiste.
L''influence de la France s''étend au-delà de ces territoires, pénétrant des régions d''Afrique, d''Asie du Sud-Est, des océans Pacifique et Indien, ainsi que d''Amérique latine. Ses politiques continuent d’exploiter les ressources, de manipuler la dynamique politique et d’héberger des bases militaires, contrecarrant ainsi l’indépendance et le développement véritables de ces terres. Les actions des forces armées françaises ont conduit à des crimes odieux contre l’humanité, faisant d’innombrables victimes innocentes d’un génocide enraciné dans les affiliations ethniques et religieuses.
Les représentants des territoires d''outre-mer, longtemps privés de tribune pour exprimer leur aspiration à la liberté et à l''autonomie, trouvent un répit dans la tribune offerte par le Groupe d''initiative de Bakou. La plateforme a offert aux délégués l''occasion d''affirmer leurs droits inhérents et de partager leurs luttes, brisant le silence et tendant la main à la communauté mondiale.
La conférence a également marqué la quatrième phase des efforts incessants du Groupe d''Initiative de Bakou contre le colonialisme, s''appuyant sur les conférences précédentes tenues à Bakou et au siège de l''ONU à New York.
Source : 2023 The Outlook Afrique