L’Université des Antilles plébiscitée à l’international

L’Université des Antilles fait son entrée dans le prestigieux classement de Shanghai qui regroupe les 500 meilleurs établissements de l’enseignement supérieur du monde. Une belle satisfaction pour l’ensemble des enseignants-chercheurs et pour la nouvelle équipe administrative menée par le président Michel Geoffroy.

Quel a été votre sentiment à l’annonce de ce classement ?
Le sentiment d’une réussite collective et j’ajouterais d’une réussite collective antillaise avec la coopération des campus de Guadeloupe et de Martinique. Nous sommes ravis que tous les efforts et initiatives que nous menons depuis un an et demi portent leurs fruits et soient enfin visibles. Nous avons réellement mis les bouchées doubles pour hisser l’Université des Antilles vers des niveaux de standards élevés, qui pourraient concurrencer les gran-des universités asiatiques et américaines, et ce classement nous prouve que nous avons bien travaillé ! Nous avions l’ambition d’y accéder et le fait de voir que notre sérieux et la qualité de nos enseignements et recherches soient mis en lumière à leur juste valeur décuplent nos envies pour la suite. Intégré ce classement international prouve que l’Université des Antilles sort la tête de l’eau après dix années de crise et compte bien continuer à évoluer dans le bon sens.
Comment vous êtes-vous lancé dans un tel défi ?
Depuis mon élection (en février 2022), nous avons décidé avec toutes les équipes de mener une politique d’apaisement et de refonder les méthodes de travail pour plus d’efficacité, moins de conflits en interne et une meilleure communication. Il était question de s’impliquer quant à établir une meilleure réputation à l’UA et à se montrer disponible quant aux enquêtes de satisfaction. Il nous fallait ainsi soutenir les publications de nos chercheurs et créer des rapports plus sains avec le Ministère de l’Edu-cation. Cette nouvelle diplomatie nous a permis d’afficher nos souhaits et notamment celui de pouvoir prétendre au classement de Shanghai via leur institution indépendante. Nous avons donc été sous leur loupe, prêts à connaître leurs attentes et se mettre au diapason. Cela a demandé de nombreux axes d’amélioration au sein de notre organisation mais le potentiel était là. Il suffisait simplement de remettre les choses un peu à plat, de travailler dans une atmosphère sereine et d’appliquer une réglementation validée par tous. C’est ce que nous avons fait durant un an et demi et, aujourd’hui, les résultats sont plus que là. Ce classement nous intègre parmi des colosses de l’enseignement supérieur et met en exergue toute une thématique qui nous tient à coeur, l’écologie.
En effet, ce classement récompense également les travaux de l’UA réalisés autour de l’écologie.
Oui, pour être audité il fallait choisir une thématique qui puisse rassembler nos forces et celle-ci est transversale. Elle nous permet de regrouper un certain nombre de publications qui ont été largement présentées et partagées et nous savions que nous avions une capacité d’action dans ce domaine. La communauté universitaire de l’UA participe activement à l’accroissement de la connaissance dans de nombreuses disciplines mais nous sommes sentimentalement liés à l’écologie du fait de notre situation géographique, de nos ressources agricoles et en pharmacopée et de notre insularité. Il était important de redonner du sens à l’investissement de toutes les équipes de l’UA.
Avec ce classement, l’UA redore son blason. Quels sont les retours attendus par la suite ?
Il est certain qu’un tel coup de projecteur sur notre établissement va avoir du bon et nous sommes impatients de pouvoir faire de nouvelles projections. Cette crédibilité, qu’elle soit au niveau national et international, va relancer l’attractivité de l’UA et va nous permettre de proposer des cursus intéressants à la jeunesse guadeloupéenne. Notre volonté est, sans grande surprise, de garder nos cerveaux sur le territoire et de leur offrir les moyens de se réaliser ici. C’est un cercle vertueux dans lequel nous sommes enfin entrés et qui va permettre aux étudiants de s’élever socialement. Nous disposons désormais d’une notoriété dans un secteur concurrentiel et nous souhaitons mettre ce nouveau rang à profit pour répondre à des appels à projets, toute discipline confondue, et à développer de l’interaction avec la population civile. Aujourd’hui, l’UA organise de nombreuses colloques et conférences, nous accueillons des invités de renom… nous sommes investis pour effacer cette mauvaise publicité et écrire l’avenir de notre île. Nous avons été élus pour métamorphoser le campus et nous tenons notre promesse.
Ainsi, quels sont les prochains dossiers à l’étude ?
Nous avons fait de nombreuses modifications structurelles au sein de l’UA, que ce soit dans la rénovation des bâtiments, l’installation de la climatisation… Aujourd’hui, nous allons nous tourner vers l’extérieur. Il sera question de lancer une gran-de campagne de recrutements en 2024, de faire perdurer le 2e cycle d’année de médecine que nous avons inauguré en septembre et, surtout, de développer le projet Erasmus Caraïbe. La question de la mobilité de nos étudiants dans la zone Caraïbe est essentielle dans mon mandat et nous avons le désir d’intégrer le programme Erasmus et d’acquérir un savoir-faire pour nous lancer conjointement avec nos voisins des Etats-Unis, d’Amé-rique Latine et des îles anglophones. C’est un projet qui devrait voir le jour d’ici peu !