Les problèmes de l’assainissement en Guadeloupe

Nous avons suivi sur Canal 10 un débat, véritable cri d’alarme sur les problèmes d’assainissement qui se posent dans notre pays.
Dans les archives de notre journal «Nouvelles Etincelles», se trouve un dossier dont l’étude après modifications et adaptations, pourraient donner des pistes pour une résolution à moyen terme (pour rester optimiste) des problèmes urgents soulevés par les intervenants qui ont insisté sur les risques d’une catastrophe écologique donc économique, catastrophe dont seuls sont responsables l’État et les élus locaux.
Le dossier que nous avons lu et relu porte sur la façon dont les élus d’une ville de 180 000 habitants environ ont réglé un problème dont les similitudes avec les nôtres sont évidentes.
Dans un premier temps, la ville a été divisée en secteurs, distinguant les maisons individuelles, les HLM et les lotissements. Des équipes ont sillonné pendant des semaines tous ces quartiers. Nul n’a été oublié. Chaque équipe était composée d’un ingénieur du service technique de la ville, d’un géologue, d’ouvriers travaillant dans le secteur de l’eau, d’un qualiticien et d’un agronome

.
Les dysfonctionnements concernant l’évacuation des eaux usées, de manque d’eau, de tuyauteries défaillantes, ont été relevés. Après ce long travail globalisé et mis en forme grâce aux techniques modernes de l’intelligence artificielle (IA), un schéma d’un réseau habilité a vu le jour.
La phase 2 a consisté à sélectionner les matériaux à utiliser, selon la qualité des sols (volcanique, argileux, calcaire, etc.), tout cela en respectant les normes européennes et mondiales, travail du qualiticien.
Comment financer ce vaste chantier ? C’est la phase 3. Plusieurs sources seront sollicitées (ville, région, Caisse des dépôts et consignation, Fonds européens, etc.) par les élus responsables de ce vaste chantier.
Nous avons ici la chance d’avoir tous les spécialistes ci-dessus nommés et un personnel qui connaît parfaitement les réseaux d’eau guadeloupéens. Ce sont eux qui doivent être au coeur de l’action. Ajoutons que les petites réparations faites par-ci par-là, ne résoudront pas notre problème, on le constate tous les jours.
Nous parlons ici des stations d’épuration, de pollution, de tuyauterie, et nous avons laissé volontairement de côté, le problème de chlordécone dont les solutions pour assainir nos terres doivent être trouvées parallèlement.
Lors du débat de Canal 10, la présence d’un professionnel de la pêche a été d’une importance capitale, la mer jouant un rôle de plus en plus important dans notre économie (nourriture, sport, tourisme). N’oublions pas nos chercheurs de l’Université qui travaillent sur le chlordécone, sur des matériaux nouveaux, etc.
Pour conclure, disons que le vrai problème est celui du financement de ce vaste chantier, car reconnaissons-le : la France qui a une dette intérieure colossale, et qui aujour-d’hui, est «en froid» avec des pays francophones d’Afrique noire, sources non négligeables de ses revenus, aura du mal à financer un tel projet, s’il voyait le jour. C’est pour cela que le Parti Communiste Guadeloupéen, la large autonomie que nous préconisons depuis 60 ans, devrait nous permettre d’aller chercher, par des accords, l’argent là où il se trouve.
Nous devons cela à nos enfants et petits-enfants. Le monde change. La Caraïbe considérée comme un sixième continent, s’ouvre à l’universel. Qu’attendons-nous pour ne plus subir le mépris de ces «on» de passage, dont le dernier vient de nous inviter à chauffer l’eau et à la boire après passage au réfrigérateur. Notre dignité ne nous commande-t-elle pas à sortir de ce système colonial, que refuse aujourd’hui tous les peuples opprimés ?