Cuba : Le blocus le plus long de l’Histoire

Les 16 et 17 novembre 2023, un tribunal contre le blocus américain de Cuba s''est tenu dans les locaux du Parlement européen. 263 participants issus de 21 pays étaient présents. Le tribunal s’est conclu par un verdict juridique solidement fondé : il condamne fermement l’un des plus grands scandales du 21e siècle.

LES GRANDS MÉDIAS SONT LES COMPLICES NÉCESSAIRES DU BLOCUS CRIMINEL
DE CUBA
Ils mentent également sur le soutien que Cuba apporterait à des organisations terroristes, sur les prisonniers politiques ou les violations des droits de l’homme, ou encore sur la fortune de la famille Castro. Pascual Serrano s’est interrogé à haute voix sur les raisons de taire ce qui se passe réellement dans des pays comme l’Arabie saoudite à cet égard. Alors que les médias attribuent tout ce qui va mal à Cuba aux dirigeants du pays, ils ne le font pas du tout avec les pays capitalistes.
Ils ne disent rien sur la solidarité mondiale avec l’île, comme ce tribunal. Ils ne parlent jamais des attaques terroristes contre Cuba, et encore moins des aspects pour lesquels Cuba est un exemple pour le monde.
José Manzaneda, directeur du site web Cuba Información, a parlé du fait que l’on donne indûment la parole aux soi-disant organisations civiles anti-Castro alors que dans la pratique, elles ont à peine une base sociale à Cuba. Il a également expliqué comment, sous Trump, de nombreux sites et de médias ont été créés et financés reprenant dans leur nom le terme «Cuba». Avec les médias de Miami, leur but est de désinformer. Ils peuvent compter sur le soutien d’agences gouvernementales telles que l’USAID et la NED.
Manzaneda risque six ans de prison et 50 000 dollars d’amende pour avoir dénoncé la coopération entre Prisoners Defenders et le département d’État US. Les médias commerciaux jouent également le jeu en déformant l’image de Cuba auprès du grand public. Cela décourage par exemple le tourisme à Cuba. L’industrie pharmaceutique cubaine est également affectée par les mensonges sur ses vaccins.
Souvent gratuite, la coopération médicale internationale de Cuba est présentée comme une “entreprise rentable du régime cubain” basée sur “l’esclavage du personnel médical”, dans le but de rompre les contrats existants en matière de coopération médicale.
Manzaneda lui-même risque six ans de prison et 50 000 dollars d’amen-de pour un article, en octobre 2020, dans lequel il exposait le travail combiné de Prisoners Defenders et du Département d’État pour détruire de telles collaborations médicales.
Les droits des femmes sous pression
Svevi Koukuma, ancienne députée, présidente de POGO (Pancyprian Federation of Women’s Organisa-tions) et vice-présidente de la FEDIM Europe, a commencé par mentionner que Cuba surpasse la majorité des pays développés en termes d’autonomisation politique des femmes. La participation des femmes au Parlement est supérieure à 55%. En 2021, les femmes représentaient 51,5% des postes de l’État et du gouvernement. 52,3 % des membres du Conseil d’État sont des femmes. Aux postes ministériels, elles représentent 48,5%. Parmi les gouverneurs provinciaux et les vice-gouverneurs, la représentation est de 53,3%.
Le blocus renforce l’écart entre les hommes et les femmes. La position forte des femmes cubaines ne fait que démontrer leur résistance et leur détermination. Mais le blocus renforce l’écart entre les hommes et les femmes. La position forte des femmes cubaines au sein de la société ne fait que démontrer leur résistance et leur détermination.
Le blocus est à l’origine d’une multitude de problèmes dans le domaine des soins à la mère et à l’enfant. 71 % des professionnels de la santé sont des femmes et sont directement confrontés aux conséquences du blocus pour bien faire leur travail. Il en va de même pour les scientifiques, où les femmes représentent 53 % de la main-d’oeuvre.
L’ART SOUS BLOCUS
Luis Morlote, président de l’Union des artistes cubains (UNEAC) et député cubain, a expliqué que le blocus empêchait les artistes de vendre leurs oeuvres ou de se rendre à l’étranger pour y donner des représentations. En raison des effets extraterritoriaux du blocus, cela ne s’applique pas seulement aux États-Unis, mais au monde entier.
L’enseignement artistique est totalement gratuit à Cuba, mais il éprouve de sérieuses difficultés à obtenir le matériel nécessaire pour fonctionner correctement. Il a également cité la campagne de haine contre le groupe cubain Buena Fe en mai 2023 en Espagne, conduisant à la suspension des concerts. Ainsi que la campagne de diffamation contre l’auteure et poétesse de renommée internationale Nancy Morejón, qui a conduit les organisateurs du 40e festival parisien «Le Marché de la Poésie» à lui retirer la présidence d’honneur du festival le 31 mai 2023, une semaine avant le début de l’événement. Ce dernier témoignage a conclu la première journée du tribunal international.
SOLIDARITÉ INTERNATIONALE ET BLOCUS
Le vendredi 17 novembre, les débats ont repris à 9 heures précises. Les premiers à prendre la parole étaient les représentants des organisations de solidarité. Marco Papacci, président de l’ANAIC Italia, a témoigné, entre autres, du blocage par les banques des aides d’urgence collectées pour les victimes de l’incendie du dépôt pétrolier de Matanzas. Il a conclu en disant : à un blocus plus strict, nous répondons par plus de solidarité. Cuba n’est pas seule et ce tribunal le prouve.
«À un blocus plus strict, nous répondons par plus de solidarité. Cuba n’est pas seule et ce tribunal le prouve». Angelica Becker, de l’organisation allemande Netzwerk Cuba, a donné toute une série d’exemples. Non seulement des transferts financiers impossibles avec Cuba, mais aussi à l’intérieur de l’Europe, si ces transactions contiennent le mot ou le thème «Cuba».
Wim Leysen, de la Coordination belge pour la levée du blocus, a axé son intervention sur l’impact extraterritorial du blocus sur les banques en Belgique. Il a cité les exemples concrets d’ING, Triodos, KBC, Bpost et BNP-Paribas-Fortis. Ces banques refusent les transactions financières avec Cuba parce qu’elles risquent de se voir infliger de lourdes amendes par le Département d’État.
Mais d’un autre côté, elles violent le droit européen en se conformant aux lois étasuniennes sur le blocus, en particulier le règlement 2217 de 1996 qui interdit aux acteurs européens de se conformer aux lois des pays tiers.