Les rhums Karukera primés dans la Caraïbe

Début novembre, la 6e édition du concours annuel Caribbean Rum Awards à Saint-Barthélemy a récompensé les meilleurs bouteilles et producteurs issus de la Caraïbe et, parmi eux, les rhums guadeloupéens Karukera. Le rhum blanc ainsi que le rhum vieux L’Insolite ont été plébiscités ce qui ravit Grégory Hayot, président fondateur et maître de chai.

Etes-vous satisfait de ces nouvelles médailles ?
Oui, c’est toujours un plaisir d’être reconnu par ses pairs pour son travail mais c’est avant tout un concours qui nous permet de promouvoir l’image de la Guadeloupe auprès de nos voisins. Ces reconnaissances c’est un plus mais je ne vais pas les afficher sur nos bouteilles. C’est un titre honorifique qui nous conforte surtout dans le travail que nous avons mis en place depuis 2020 dans la production de nos rhums blancs. Nous avons, en effet, modifié l’origine de nos cannes à sucre (abandon de la canne bleue) pour exploiter la canne issue de sols vertisols, des sols calcaires riches en minéraux du Nord Grande-Terre. Très secs, ils offrent une production de canne riche en sucre, ce qui permet de rendre le rhum plus doux. Nous avions envie d’aller vers des saveurs plus délicates et, avec ce terroir, le pari est réussi. Nous sommes ravis de constater que nos rhums blancs ont désormais leur place dans la longue liste des rhums blancs indétrônables de Guadeloupe

.
Votre coeur de métier reste l’élaboration du rhum vieux, n’est-ce pas ?
Nous sommes très attachés au travail de l’élevage des rhums vieux. C’est ce qui nous anime depuis toujours, trouver cette fermentation qui fera d’un rhum classique un rhum particulier et prestigieux. Ainsi, nous ne sommes pas distillateurs et nous laissons cette tâche à d’autres qui le font très bien. Nous, nous aimons réfléchir sur le vieillissement du rhum dans des fûts particuliers. Nous avons d’ailleurs présenté notre nouveau produit sorti cette année, L’insolite, un rhum vieux vieilli dans un fût de chêne français. C’est un rhum qui nous a demandé trois ans d’expérimentation et qui suggère une dégustation pleine de corps et de volume. Nous avons fait ce choix de barrique (utilisé pour l’élevage du vin) de manière volontaire pour apporter un rhum plus impactant et ce produit a une vraie signature. Élever des spiritueux est la spécificité de Karukera et le champ des possibilités est large !
Avez-vous d’autres projets dans votre manche ?
Oui ! D’ici un an, nous aimerions mettre en place la production d’eau-de-vie à base de fruits tropicaux (pomme cannelle, prune pays, banane, pomme malaka). De plus, l’idée serait également d’intégrer les curieux et les touristes à venir participer à des ateliers de distillation et à les intégrer au processus de fabrication. Nous avons toujours travaillé de façon intimiste voire minimaliste mais nous avons aussi ce souhait de créer du lien avec l’environnement et de faire de présenter des visites atypiques, comme la visite de nos chais au sein de notre site du Marquisat de Sainte-Marie à Capesterre Belle-Eau. Nous aimons élaborer des projets originaux qui nous ressemblent et qui respectent nos valeurs de petite structure familiale. Nos rhums vieux ont intégré les maisons guadeloupéennes depuis des décennies, nous ne recherchons pas à être sous le feu des projecteurs, mais simplement à partager notre savoir-faire.