«Guadeloupe Mai 67», remporte le prix FetKann ! Maryse Condé
La 20e édition du prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé a été décernée à Elsa Dorlin pour son livre «Guadeloupe Mai 67 - Massacrer et laisser mourir» sorti aux éditions Libertalia.
C’est en 2001 que ce nom : «Fetkan ! Mémoire des pays du Sud Mémoire de l’humanité» a été choisi pour ce prix littéraire par l’association CIFORDOM présidée par le Gua-deloupéen José Pantoscrop. Ce titre signifie, fête de la canne à sucre, en hommage aux combattants de la liberté. Mais aussi pour continuer l’action de la loi du 10 mai 2001, la reconnaissance par le colonisateur de l’esclavage et la traite négrière : crime contre l’humanité, dite «Loi Taubira». C’est un prix qui contribue au travail de recherche et du devoir de mémoire.
En 2015, il est devenu le prix littéraire FetKann ! Maryse Condé. Ayant pour objectif de valoriser la culture du monde noir par le biais de la littérature, la poésie, l’histoire. Il est divisé en quatre catégories : Mémoire, recherche, poésie et jeunesse.
Depuis sa création, il y a 20 ans, il est décerné au mois de novembre par un jury qui se réunit au premier étage du café des Flores à Saint-Germain des Près au coeur de Paris.
Les oeuvres concernées, fiction, documentaire, essai, doivent mettre l’accent sur les principes républicains et favoriser le travail de mémoire des pays du sud et de l’humanité toute entière, avec l’implication de l’éducation nationale
. Des collégiens participent à la lecture des ouvrages reçus dans la catégorie jeunesse.
Cette édition du prix FetKann ! Maryse Condé 2023 fut un grand succès par le nombre de livres reçus. Seulement quatre livres et quatre auteurs ont été récompensés et décrochent un prix dans chaque catégorie.
Guadeloupe Mai 67, remporte le prix FetKann ! Maryse Condé de la mémoire. Ecrit par Elsa Dorlin (directrice), Mathieu Rigouste et feu Jean-Pierre Sainton, ce livre revient sur le déroulement des journées de mai 1967 en Guadeloupe. Plus largement sur les contextes des années 1950-1960 aux Antilles. Les mouvements sociaux, les révolutionnaires, les autonomistes, les indépendantistes et la répression sans précédent dont ils ont fait l’objet. Et voilà qu’en mai 67, un mouvement de grève des ouvriers du bâtiment est réprimé dans le sang par les forces de l’ordre françaises, placées sous l’autorité du préfet Pierre Bolotte, un ancien haut fonctionnaire aux colonies, créateur de la brigade anti criminalité (BAC) en Seine Saint Denis. Un massacre d’Etat que ce livre vous fait (re)vivre. Ce livre vient restituer la puissance, la détermination, le courage des Guadelou-péens face à la répression totale dont les militants ont été la cible. C’est aussi la dernière contribution de l’historien Jean-Pierre Sainton. A Travers ce prix c’est aussi un hommage qui est rendu à ce pionnier.
Le prix FetKann ! Maryse Condé est un combat militant de vingt ans qui fait ainsi la fierté du président du CIFORDOM, José Pantoscrop et son équipe. «Nous croyons à la transmission, pensons que l’éducation forme les esprits. Nous avons besoin de lutter contre la haine, de donner l’esprit de tolérance et du respect de l’autre. Ce sont ces valeurs que défend le Prix FetKann ! Maryse Condé», affirme José Pantoscrop.
Les autres prix sont attribués :
Dans la catégorie poésie à Steve Wilfrid Mounguengui pour son recueil des poèmes : «Tu as fait de moi celui qui enjambe le monde», aux éditions du mauconduit.
Dans la catégorie recherche, Marie-Jeanne Rossignol est honorée pour son livre : «Noirs et Blancs contre l’esclavage - Une alliance antiesclavagiste ambiguë aux États-Unis 1754-1830», aux éditions Karthala - Cirsec, collection Esclavage.
Le prix coup de coeur du jury est attribué à la Guadeloupéenne Francesca Faithfull pour son roman «Félicité ou le bonheur d’avant» sorti aux éditions Spinelle.
Les gagnants de ces prix, à travers leur maison d’édition et leur engagement personnel réalisent des jolies ventes par la suite. Ce sera l’occasion de mesurer leur succès en librairie pour donner un bon coup de pouce à leurs auteurs.