La journaliste Barbara Olivier-Zandronis sanctionnée par RCI : L’urgence d’ouvrir les Assises de la presse guadeloupéenne

La journaliste Barbara Olivier-Zandronis est sous le coup d’une sanction infâme et violente prise par la direction de Radio Caraïbe, le média où elle exerce son métier d’informer. Quelle faute professionnelle a-t-elle commise dans l’exercice de sa mission ?
Le directeur de RCI dans une communication embarrassante, remplie de contradictions n’a pu avancer aucune raison valable pour justifier cette mesure discriminatoire signifiée à une journaliste reconnue pour son professionnalisme. Et pour cause : Cette décision, d’interdire Barbara Olivier-Zandronis de la présentation du journal de 13h00 sur l’antenne de RCI est cousue de fils blancs. Elle intervient le lendemain de l’interview-vérité qui a «démonté» Jordan Bardella, le président du RN, en tournée électorale en Guadeloupe.
Il est clair pour tous les Guadeloupéens qui ont suivi en direct cette émission, que la direction de RCI en se comportant en patron voyou exécute les exigences du RN et des actionnaires de cette radio, mécontents que cette journaliste pugnace a mis à nu la tartufferie et les insuffisances de Jordan Bardella.
Je soutiens totalement Barbara Olivier-Zandronis, victime de cette répression patronale parce qu’elle a fait honneur à son métier qui est d’informer la population.
La direction de RCI peut évoquer le ton et la forme, les couleurs de la radio, mais, pour avoir écouté cette interview, j’affirme que la journaliste n’a à aucun moment transgressé «la charte de Munich» adoptée par la Fédération internationale des journalistes et qui dit dans son préambule : «Le droit à l’information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain. Ce droit du public de connaitre les faits et les opinions procède de l’ensemble des devoirs et des droits des journalistes. La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics».
L’indignation, la colère sont grandes dans le pays. Elles s’expriment de tous les milieux, politiques, élus, associations, médias, etc. Je comprends et je partage cette mobilisation contre cette injustice faite à l’une des nôtres. Elle est positive et salutaire. Mais, je pense qu’elle ne doit être ni sélective, ni se résumer à une posture politicienne sans lendemain. Car, la pratique affichée par RCI dans cette affaire en volant au secours du leader politique Bardella, celle que nous avons failli vivre récemment avec le Ministre le Philippe Vigier sur les antennes de Guadeloupe la 1ère, sans compter tous les cas de mise au placard de journalistes talentueux que nous avons déjà connus, doit nous alerter sur les dangers qui menacent l’existence d’une presse libre en Guadeloupe..
Dans l’Appel que j’ai lancé le 5 janvier 2023 à l’attention de tous les professionnels de la presse et des Guadeloupéens, il est écrit : «Il faut donc ouvrir le débat sur l’avenir de la presse en Guadeloupe et sur le modèle que nous voulons initier. Mais il ne faut pas se tromper, la presse ce ne sont pas seulement les entreprises capitalistes publiques ou privées, les associations qui en font un business. Il est évident qu’il ne peut y avoir de bonnes ou de mauvaises presses sans l’intervention des journalistes, dont le métier, est d’informer».
La conclusion de cet Appel qui a rencontré l’adhésion de la profession est toujours d’actualité : «Pour penser le renouvellement de la presse guadeloupéenne, élaborer un code moral et déontologique propre aux journalistes guadeloupéens, le journal Nouvelles-Etincelles, doyen de la presse en Guadeloupe, co-organisateur du premier congrès des journalistes de la Caraïbe en 1980 à La Grenade, organisateur en 2009, du premier colloque des médias de la Caraïbe en Guadeloupe, enrichi par toutes ces expériences, lance un appel à tous les acteurs de la profession pour : L’organisation des Assises de la presse guadeloupéenne».
J’appelle donc toutes les organisations, tous les élus, toutes les associations qui ont élevé la voix en défense de la journaliste frappée par la répression patronale à se joindre au Comité d’organisation en place pour contribuer à la réussite de ces premières Assises de la presse en Guadeloupe.