La rupture définitive avec le statu quo colonial est d’une urgence absolue, la priorité des priorités pour notre peuple

La priorité des priorités pour notre peuple est fondamentalement politique. Elle n’est pas dans l’administration politicarde sans boussole de collectivités multiples, ni dans les parlotes insipides inspirées par le pouvoir français ou dans des campagnes électorales sans fin et les opérations de séduction qui vont avec pour préserver ou conquérir des fiefs. Elle est plutôt dans l’érection d’un statut d’autonomie maximum qui pose les bases des conditions tout azimut de sa totale souveraineté et du développement harmonieux de notre Guadeloupe.

Et aujourd’hui plus que jamais, chacun doit le comprendre… Chaque Guadeloupéen qui, de plus en plus prend conscience de la situation qui nous est faite par le pouvoir colonial français, se doit de réagir. Aucun compatriote qui ne se donne la peine de réfléchir ne peut accepter sans broncher les pires exactions qui, non seulement heurtent sa dignité, mais plus grave encore, mettent en péril notre existence même en tant que peuple.
Après avoir entrepris d’empoisonner notre peuple au chlordécone, après avoir cherché à le décérébrer, à le zombifier, à organiser son vieillissement et la fuite à l’étranger de ses jeunes les mieux éduqués, l’on réactive par la loi, la toujours très prégnante politique de génocide par substitution. Toutes ces abominations exigent en plus d’un simple réflexe de conservation naturel, un engagement de résistance conséquent, un engagement politique concret qui participe sérieusement à la lutte pour décoloniser notre pays.
La propension de nos politiciens à créer, à la base, leur propre mouvement, leur propre chapelle comme instrument de leur réussite électorale conduit à la déstructuration des partis, mais aussi à la dépolitisation de notre peuple. Celui-ci de plus en plus, évacue les problèmes de fond du pays et de la lutte politique, se focalise sur des considérations locales partielles dont pourtant le règlement est d’ordre global, national guadeloupéen.
Attention ! N’allez pas interpréter que nous sommes opposés à la proximité en politique, à l’initiative à la base des citoyens et à leur engagement à porter leurs contributions pour des projets innovants pouvant emporter l’adhésion de la puissance publique communale. Au contraire, nous sommes pour tout cela, pour une véritable démocratie participative qui responsabilise le citoyen et le conduit à la réflexion sur nos problèmes de société et aux solutions nécessaires pour les résoudre.
Mais aujourd’hui, nous le répétons avec force, la priorité des priorités, l’extrême urgence aussi, c’est de donner de la vigueur à la lutte unie de notre peuple pour des changements majeurs, décisifs dans le cadre de l’érection d’un statut de large autonomie de notre pays. Cela passe par le libre exercice du droit de notre peuple à l’autodétermination, son droit naturel, inaliénable et imprescriptible à choisir son destin. Cela passe par l’élection d’une assemblée constituante, en dehors des assemblées actuelles, spécifiquement chargée d’élaborer un projet de statut politique de responsabilité pour notre pays, lequel sera soumis à l’approbation de notre peuple par voie référendaire.
Nous exhortons tous nos compatriotes les plus lucides à rejoindre ce combat salvateur pour que vive libre et s’épanouisse le peuple guadeloupéen.