Marie-Galante : L’hôpital Sainte-Marie protecteur de la santé des Marie-Galantais

Même privé de bloc opératoire, l''hôpital Sainte-Marie de Grand-Bourg continue de prendre en charge la santé de l''ensemble des Marie-Galantais. Nouvelle-Etincelles a rencontré et interviewé son directeur Patrick Fausta originaire de Sainte-Rose en Guadeloupe. Il a été DRH à l''établissement public de santé mentale(EPSM) à Saint Claude avant d''assurer l''intérim de Direction dan cette structure de septembre à décembre 2022.

Quelle est la santé de l''hôpital,
dont vous assurez actuellement
la direction ?
Patrick Fausta : Il faut savoir que l''hôpital est placé sous la tutelle d''un conseil de surveillance, que préside Mme Vigne, cadre de santé à la retraite. Nous sommes en difficulté financière. C''est un peu le lot de beaucoup d''établissements hospitaliers sur l’archipel guadeloupéen et en France. Nous recevons des aides de l''État, pour faire face aux dépenses d''équipement et d''investissement. Malgré l''absence de chirurgie, décentralisée au CHU de Pointe-à-Pitre, pour assurer notre mission de service public, nous avons fait l''acquisition d''un plateau technique, d''un laboratoire, d''une pharmacie autonome, d''une radio, d''un scanner. Nous faisons fonctionner un service des urgences, qui peine à trouver des urgentistes. Un peu moins bien connu, nous avons un Ehpad dans la commune de Saint-Louis et une maison d’accueil.
Quelles ont été vos initiatives tant pour les patients que pour le personnel ?
J’ai été nommé, en février 2023

. J''ai réorganisé les Ressources humai-nes. Il fallait piloter des actions, afin de se mettre en conformité, pour mieux diriger. Ce qui nous a permis de nous équiper d''une table de radiologie, et un mammographe, fiable et neuf. En revanche, nous souffrons du manque d''un pédiatre.
Que comptez-vous faire pour atténuer ce sentiment de désert médical quiexiste dans la population, alors que vous disposez d’un hôpital qui a un fort potentiel de soins ?
Nous allons par un certain nombre d''actions, redonner confiance. Com-muniquer davantage. Continuer la politique enclenchée. Réduire le turn-over des spécialistes. Dévelop-per les partenariats.
Quelle est l''offre de soins proposée ?
Nous disposons et proposons 17 lits en médecine, 10 lits en soins de suite et réadaptation. Nous avons l''autorisation pour l''hôpital de jour, et bon nombre de spécialités comme l''ophtalmo, la dermatologie, l’urologie, la cardiologie, l’anesthésiologie, la neuro-chirurgie, ORL, orthopédie, la diabétologie, la chirurgie digestive et viscérale, la chirurgie vasculaire et thoracique, l’endocrinologie, la gynécologie obstétrique, la gériatrie pour clôturer l''offre de soins dans nos différentes spécialités.
Quelles sont les difficultés de fonctionnement actuelles récurrentes ?
Elles sont surtout d''ordres financiers. La difficulté de mettre en place des turn-over, de recruter dans certaines spécialités, comme la kiné où nous ne disposons que de deux praticiens. Ce qui complique pour nous les remplacements.
Votre structure a fait preuve de résilience face au covid. Comment voyez-vous son futur ?
Je suis assez serein. Il y a un certain dynamisme qui oblige à développer l''outil de travail, que chacun à son niveau essaie de protéger, afin d’accueillir et de soigner au mieux la patientèle. En intégrant les contraintes de la double insularité, qui nous force à nous adapter, pour répondre aux besoins.
A qui appartient l''hôpital de
Grand-Bourg ?
L’hôpital est la propriété de l’Etat. C’est un hôpital public au service des Marie-Galantais et de tous ceux qui viennent sur l’île. De fait, je suis fonctionnaire de l’État.
Comment vous vivez votre management à la tête de cette structure ?
C''est un poste stressant, avec beaucoup de problèmes à résoudre. Je compose avec, en privilégiant le dialogue social avec les syndicats. Tout se passe pour le mieux, en ce qui me concerne.
Combien de personnels employez-vous, pour quel budget ?
L''hôpital Sainte-Marie de Marie-Galante emploie deux cents personnes. Il tire son budget dans la tarification à l’activité. L’État par le biais de l''ARS nous aide à maintenir la structure en équilibre.
Qu''en est-il du recrutement et de la formation des agents ? Est-ce une priorité dans votre fonctionnement managérial ?
La priorité de nos équipes repose sur la formation pour les besoins futurs, et les besoins immédiats. Favoriser la formation de notre personnel est une priorité, qui se décline sur un plan de trois volets : 1) Besoins institutionnels. 2) Besoins de services. 3) Besoins individuels. Pour ce qui est du recrutement, il est fonction des besoins pour assurer la bonne continuité des services.