Les violences faites aux femmes : un phénomène hélas généralisé

La violence à l''égard des femmes et des filles est l''une des violations des droits de l''homme les plus répandues, les plus anciennes, et les plus dévastatrices au monde. Selon les données de l’ONU près d’une femme sur trois a subi des violences sexuelles ou physiques au cours de sa vie.

En Guadeloupe, plus de 2000 cas sont dénoncés chaque année. Il est clair, que le nombre de cas de violence à l''égard des femmes et des filles est bien plus élevé que ce qui est rapporté ; 40% seulement des femmes qui subissent des violences se signalent auprès des services officiels.
Les maltraitances peuvent prendre différentes formes : sexistes, sexuelles, physiques, morales, mentales, administratives, économiques, culturelles ou cyberviolences. Ces violences peuvent être exercées ponctuellement ou sur des périodes très longues, mais elles sont toujours destructrices et conduisent souvent au féminicide.
COMMENT EXPLIQUER
LA PERSISTANCE DE
CETTE VIOLENCE ?
Les militantes de l’Union des Femmes Guadeloupéennes depuis 1948 et au fil des années se sont toujours battu pour arracher l’amélioration des conditions de leur vie et celle de leurs familles dans notre pays Guadeloupe. C’est donc naturellement qu’elles s’interrogent sur cette situation de violence qui perdure sur la planète malgré les dénonciations, les prestations, les manifestations qui se multiplient partout dans le monde.
Pour ce qui est de la situation en Guadeloupe, on ne peut méconnaître la part qu’il faut attribuer au fait que notre société actuelle est issue d’une histoire et d’un peuplement né par essence même de la violence, de la domination et de l’inégalité dont les femmes en particulier ont été les premières victimes.
Cela explique, sans doute, certaines particularités du vécu des Guade-loupéennes, ces vies passées qui persistent encore aujourd’hui, des comportements, des modèles et des devoirs imposés par les sociétés esclavagistes, coloniales et postcoloniales et que beaucoup de femmes ont intériorisés et d’autres adoptés comme étant naturels.
Nous sommes conscientes que les violences perpétrées contre les femmes globalement ont pour l’essentiel les mêmes causes « ici et ailleurs». Elles sont généralement issues de la nature profondément machiste, inégalitaire, oppressive et violente de nos sociétés.
LA LUTTE CONTRE TOUTES CES FORMES DE VIOLENCES RESTE UNE PRIORITÉ
C’est en 1999 que l''Organisation des Nations unies crée la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Un temps fort de sensibilisation et de mobilisation.
En effet, cette date a été choisie en mémoire des soeurs Mirabal, trois militantes opposées à la politique néfaste du dirigeant de la Répu-blique Dominicaine et qui ont brutalement été assassinées le 25 novembre 1960 sur les ordres du chef d’État, Rafaël Trujillo.
Ces coups et blessures portés envers et sur les femmes doivent être stoppés. Il faut tout mettre en oeuvre pour éradiquer ce fléau qui n’a ni préférence ethnique, ni religion, ni couleur.
Toutes les stratégies de protection des victimes, de prévention et de réparation des situations à risque doivent être appliquées. Éduquer, sensibiliser, conscientiser, mobiliser, responsabiliser doivent être notre leitmotiv. Permettre aux femmes de se défendre physiquement par l’apprentissage de sports de défense pourrait être un bon début, la violence n’étant pas inéluctable, la lutte doit être l’affaire de tous, ensemble.
Avec le point levé, je dis que la pleine réalisation des femmes ne s’obtiendra que dans une Guade-loupe apaisée après une lutte consciente et intentionnelle con-tre le système socio-économique en place, contre le capitalisme et les tendances subtiles de la mondialisation à outrance.
Présidente de l’Union des Femmes Guadeloupéennes