30 ans de lutte contre les violences conjugales, quelles perspectives ?
Ce n’est pas excessif de multiplier les rencontres pour poursuivre la réflexion sur ce fléau qui gangrène la société. C’est précisément en libérant la parole que la société pourra s’améliorer, se moderniser et fera évoluer les moeurs.
En effet, le mercredi 06 décembre 2023, à l’initiative du maire de Pointe-à-Pitre, M. Harry Durimel et de Mme Francine Négrit, présidente du club Soroptimist Riviéra Sud Pointe-à-Pitre, s’est tenue une conférence ayant pour thème : «30 ans de lutte contre les violences conjugales, quelles perspectives ?».
Pour porter une réponse à cette question, plusieurs expertes invitées ont partagé le résultat de leurs travaux. Ont prit part à ces discussions Mesdames Peggy Hot Simon de l’association AFPED (Association femmes et police dans l’égalité et la diversité), Yan-nick Mirabel du club soroptimist Riviéra Pointe-à-Pitre, Chris-tiane Gaspard Méride de l’association Force, Marie-Chantal Didon-Simon SPIRE de l’association Gwada France-Victime 971, et l’organisatrice Francine Négrit, présidente du club Soroptimist international.
Le maire de Pointe-à-Pitre étant empêché s’est fait représenter par son adjointe, Mme Marie-Hélène Salomon. Malgré un maigre public, les échanges autour du thème étaient d’une grande qualité.
Le coup d’envoi a été lancé par Mme Christiane Gaspard-Méride, une des pionnières de la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle a partagé l’historique de ce qui l’a sensibilisé à la cause des femmes.
Chaque intervenante a présenté son association, son apport à la lutte pour l’émancipation des femmes, activités et sa vision, s’agissant des perspectives à donner à la lutte pour faire cesser cette violence.
Elles ont été unanimes à reconnaître qu’au fil du temps, les luttes engagées par les associations pour la défense des droits de la femme, ont conduit le législateur à prendre en compte leur situation. Grâce au Grenelle de 2019, un tournant a été franchi, puisque la place de la victime a beaucoup changé.
Quelques idées fortes ont été avancées pour en finir avec la violence conjugale. Elles préconisent de travailler sur l’éducation des enfants dès leur plus jeune âge, ce qui peut garantir le vivre ensemble.
De ces échanges, il ressort que les enfants sont de plus en plus élevés dans la violence et que l’Etat n’aide pas suffisamment les associations.
Pour accompagner les victimes psychologiques, il existe des outils de prévention notamment le violentomètre qui permet de mesurer si sa relation amoureuse est basée sur le consentement et ne comporte pas de violences.
Depuis l’an dernier, avec les soroptimistes, les femmes bénéficient d’une campagne de prévention avec un autre outil appelé «Read the signs» qui leur permet de savoir où elles en sont avec leurs partenaires, de comprendre l’impact de la violence sur la santé mentale. C’est un outil qui leur permet de mieux gérer les situations complexes, comme la manipulation.
La dynamique de groupe peut aussi aider à sortir d’une relation toxique. A la fin de la conférence, un vibrant hommage a été rendu à Mme Christiane Gaspard-Méride, d’une part par la ville de Pointe-à-Pitre et d’autre part par Mme Francine Négrit Présidente du club Sorop-timist international, pour son parcours remarquable et son engagement sans faille dans la lutte contre les violences faites aux femmes.