Première édition du Salon régional du livre de Guadeloupe

Le Salon du livre est un moment de rencontres entre professionnels du monde du livre, éditeurs, auteurs, libraires, bibliothécaires, diffuseurs, distributeurs, attachés de presse. Les maisons de journaux n’en font pas partie.

Le premier Salon régional du livre de Guadeloupe avait pour thème : «Comment et que lit-on, en Guadeloupe ?», avec une marraine de choix, Maryse Condé, représentée pour l’occasion par sa fille Sylvie et toutes ses oeuvres. Ce salon du livre a été étalé sur trois jours, sur deux sites. D’abord le jeudi 07 décembre à l’URMA Saint-Claude (université régionale des métiers de l’artisanat) pour ceux qui résident en Basse-Terre et le vendredi 8 au samedi 09 décembre, pour ceux qui résident en Grande-Terre.
Avec une telle répartition, on a l’illusion que l’équilibre du territoire est respectée, loin s''en faut, car ce serait la pire erreur à ne pas commettre, car rien n’a été prévu pour les îles du sud qui confèrent le caractère archipélagique à la Guadeloupe.
Plus qu’une semaine littéraire, c’était l’occasion pour faire jouer pleinement la continuité territoriale, en créant un salon du livre à Marie-Galante qui est la plus grande de ces îles ou encore, faciliter le déplacement des populations enclavées vers le «continent». Il ne faut surtout pas perdre de vue que les îles du Sud constituent, en gros, un marché potentiel de 19 979 habitants, donc une clientèle appréciable pour ces auteurs qui ont beaucoup à leur offrir. Ce serait aussi faire honneur aux auteurs de l’île, comme : Guy Tirolien, Max Rippon, Alain Rutil, Ronald Selbonne, Bernard Dendelé Leclaire, Yael Selbonne et bien d’autres…
Après cette période de privation liée à la crise sanitaire, on est loin d’éponger les dégâts causés par cette crise dans tous les secteurs de la vie économique et culturelle. La tenue de ce premier Salon du livre est une bouffée d’air offerte par le Conseil régional au monde littéraire.
Cependant, son organisation au mois de décembre est diversement appréciée par les différents exposants. Pour certains, cela peut donner des idées cadeau pour les fêtes de fin d’année, mais pour d’autres, c’est un mois de dépenses, et qu’il serait possible de trouver une meilleure place pour sa tenue dans le calendrier grégorien.
Les livres les plus vendus sont ceux qui ont été offerts en cadeau aux enfants alors qu’il y avait une diversité de lecture. Les livres édités dans la langue créole ont connu un vrai succès.
Tous les auteurs et éditeurs ont salué la tenue de ce premier salon et souhaitent que l’initiative ne s’arrête pas en si bon chemin, qu’elle perdure en se renouvelant au moins une fois par trimestre, avec plus d’espace entre exposants, en un lieu populaire.
On aurait pu s’attendre tout de même à «un contrat de gouvernance» concerté entre les collectivités majeures pour l’organisation de ce Salon du livre, ce qui mobiliserait les collégiens et les lycéens.
Il convient de revoir l’animation qui a fait défaut, car on aurait pu s’attendre à une animation intergénérationnelle, avec la présentation des ouvrages par leurs auteurs, avec la lecture de quel-ques passages des bouquins, ou la lecture de contes ou encore la déclamation de poésies. D’autre part, les auteurs ont tenu à saluer l’initiative du Conseil régional qui a offert des bons cadeaux aux enfants qui ont pu visiter le Salon, et s’offrir le livre de leur choix.
D’après tous les auteurs interrogés malgré l’évolution des nouvelles technologies, le livre papier a encore de beaux jours à vivre. Alors pensez-y, c’est un patrimoine historique à protéger !