Contre tous les opportunismes et les compromissions

Depuis le puissant mouvement de résistance unitaire déclenché en Guadeloupe en 2021 par le personnel de santé suspendu dans leur service de soins à la suite d’une loi inique à l’initiative du gouvernement et la révolte de la jeunesse et de tous les travailleurs salariés, fonctionnaires, indépendants, l’opportunisme et la compromission se sont imposés comme les facteurs structurants de la vie politique en Guadeloupe.
C’est par opportunisme que les intellectuels petits-bourgeois sont montés en première ligne pour soutenir les valeurs galvaudées de la république et le comportement d’un état voyou. Ils ont fini par sombrer dans la compromission en apportant leur soutien aux forces spéciales réprimant avec une violence les Guadeloupéens mobilisés pour défendre leurs droits.
C’est aussi par opportunisme que les élus guadeloupéens pour défendre leurs intérêts de gestionnaire des collectivités et pour se faire bien voir par les autorités de tutelle ont refusé de négocier le protocole présenté par les organisations en lutte pour finalement se compromettre aux yeux de la population en s’alignant sur la position de l’Etat.
Ne pensant qu’à leurs intérêts politiciens, c’est ça le propre des opportunistes, des parlementaires guadeloupéens à la demande du gouvernement, faisant fi des compétences locales, s’installe dans la compromission avec le pouvoir et présente une proposition de création d’une société mixte de gestion de l’eau en Guadeloupe.
Leur intérêt a été bien servi. L’une battue aux élections législatives est aujourd’hui déléguée ministérielle pour les droits des femmes dans les pays colonisés. L’autre réélu sénateur a été propulsé 1er vice-président du Sénat. Les robinets des usagers sont toujours secs et l’eau continue à couler dans les caniveaux.
Ebranlés par les résultats des élections présidentielles, les présidents des collectivités colonisées se réunissent en toute hâte à Fort-de-France pour trouver une parade commune préservant leurs intérêts futurs. L’opportunisme qui est dans leur ADN les pousse à se projeter dans la nébuleuse révision constitutionnelle dont parle Emmanuel Macron. C’est toute l’essence des «lamentations de Fort-de-France».
De dîner au déjeuner à l’Elysée sans aucun gain concret, là encore, ils cherchent des arrangements par lâcheté ou intérêt dans le cadre étroit du Comité interministériel.
Le président de la Collectivité de Martinique, Serge Letchimy après avoir pratiqué compromis après compromis, saute par-dessus bord pour ne pas s’enfoncer dans la compromission.
Il nous faut voir les choses en toute objectivité. L’opportunisme et la compromission ne sont pas seulement l’affaire d’élus. Dans la dernière période, nous assistons à une forte tendance des organisations politiques à emprunter ces chemins.
Des partis nationalistes, des organisations sociales qui se disent aussi patriotiques confrontés à la difficulté de gagner les masses à leur thèse pour faire bouger le rapport des forces politiques investissent le champ international pour gagner leur crédibilité et leur légitimité.
Spéculant sur une hypothétique retombée en termes d’image. Certes, il faut développer la coopération et la solidarité avec toutes les organisations qui sont sur les mêmes lignes que nous. Mais, ce serait aussi de l’opportunisme que de penser que les questions que nous devons résoudre chez nous : le droit à l’autodétermination, la souveraineté, le développement économique trouveront réponse dans une quelconque institution internationale.
Ici et maintenant, nous devons nous employer à faire dérailler toutes les formes d’opportunisme et de compromission politique pour libérer l’énergie positive de notre peuple afin d’ouvrir la voie de l’émancipation.