Le festival «Ecritures des Amériques» a battu son plein

Le festival littéraire «Écritures des Amériques», qui s’est déroulé dans l’archipel de Guadeloupe et dans les îles du Nord du 25 novembre au 2 décembre, a accueilli des auteurs de prestige pour le plus grand plaisir des passionnés de lecture du territoire. Un joli succès pour cet événement qui existe depuis 2000, aujourd’hui présidé par Marie Huyghues-Despointe.

Durant une semaine, ce sont une dizaine d’écrivains de renom qui ont pu échanger, animer, et rencontrer tout un panel de curieux intéressés par une actualité littéraire riche. «Cette année, nous avons souhaité mettre en lumière Maryse Condé, pour qui nous avons beaucoup d’affection et qui est également à l’origine de la création du festival», avec le prix des Améri-ques insulaires, devenu par la suite en 2010 le festival «Ecritures des Amériques». «Cha-que année, le bureau et moi-même sommes toujours aussi enthousiastes à l’idée d’organiser ce rendez-vous qui marque les esprits par sa chaleur et sa bienveillance».
METTRE SON EMPREINTE
L’édition 2023 avait pour thème «Empreintes» avec l’idée de conserver ce qui nous rend fier et «d’évoquer les traces et les sillages que les récits et romans laissent au coeur des écrivains et des lecteurs» ajoute Marie Huyghues-Despointe. Des auteurs nationaux ont fait le déplacement et se sont pris au jeu du festival lors des kafés littéraires (à l’Arawak), des conférences et autres lectures

. «Nous avons été enchantés de recevoir ces auteurs dont nous aimons tant le travail. Yasmina Khadra, Raphaël Confiant, Joyce Maynard, Emmelie Prophète, tous ont été d’une gentillesse extrême durant leurs interventions». Ce festival offre une programmation d’une grande variété qui permet à tous de s’intéresser davantage à la lecture. «Nous voulions qu’il y ait ce melting-pot dans ce parterre d’auteurs qui n’ont peu ou pas de lien physique avec la Caraïbe mais qui se sont impliqués comme si c’était le cas. Il était question de discuter à coeur ouvert. Notre ambition est véritablement de dépasser les frontières pour faire entrer la littérature dans tous les foyers et de démontrer sa force d’impact sur nos émotions et nos aspirations». En effet, le festival Ecritures des Amériques a un tel rayonnement que, chaque année, il est courtisé par un public de plus en plus nombreux. Cette année, près de 150 personnes étaient présentes à chaque réunion.
S’INTÉRESSER À
LA LITTÉRATURE
«Nous sommes chanceux d’avoir des fidèles qui reviennent nous voir et des soutiens publics mais également privés qui nous permettent d’accueillir les auteurs dans les meilleures conditions». Cette année, le point d’orgue du festival a été la rencontre avec la jeunesse antillaise. «Les échanges dans les établissements scolaires, notamment au collège du Gosier, ont été des moments forts. Nous voulions insister sur le travail pédagogique de l’importance de sensibiliser les jeunes à la lecture et tout le monde a mis du coeur à l’ouvrage !». De même pour l’intervention auprès des détenus de la prison de la Jaille. «Ce festival entend établir des ponts entre des univers distincts, parfois même difficiles, mais toujours rappeler l’attachement qu’il est possible de nouer avec la littérature. Nous sommes ravis de pouvoir compter sur un public assidu mais nous recherchons à découvrir de nouveaux visages. Ce festival a trouvé une certaine pérennité mais nous ne nous reposons pas sur nos lauriers».
ALLER AU-DELÀ
DES HORIZONS
Bilan plus que positif pour cette édition du festival «Ecritures des Amériques». «Notre réputation n’est plus à faire ! Certes, elle est à entretenir, mais nous avons aujourd’hui le réseau et les possibilités de développer le festival au-delà de nos horizons. Ainsi, nous nous félicitons d’avoir pu créer des ateliers à Marie-Galante, La Désirade, Les Saintes, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. C’est une sacrée logistique mais tous les bénévoles ont mis la main à la pâte pour proposer des animations coordonnées». En effet la cohésion démontrée par les membres du bureau du festival a dépassé toutes les espérances selon la présidente Marie Huyghues-Despointe. «Il n’est pas toujours simple d’être efficace sur tous les points, surtout après deux années de crise sanitaire, mais il se noue de telles affinités et se crée une telle synergie durant le festival que nous en oublions les petits couacs. Nous continuons de réfléchir à une programmation future et les auteurs n’ont qu’une hâte, celle de revenir. De plus, certains nous contactent pour participer. Cela nous met du baume au coeur et nous démontre la force du festival !».