LETTRE OUVERTE DU PARTI COMMUNISTE GUADELOUPÉEN À GUY LOSBAR RESPEKTÉ GWADLOUPÉYEN !

En ce début d’année 2024, Le Parti Communiste Guadeloupéen s’adresse ouvertement à Monsieur Guy Losbar. Nous disons bien Guy Losbar, ex-qualité, à la suite des voeux de nouvel an qu’il a présentés, si les images de fond ne sont pas virtuelles, dans les bureaux du Conseil départemental.
En général, ces exercices de voeux officiels ne retiennent plus tellement l’attention de ceux à qui ils sont censés être destinés, car, année après année les citoyens qui font l’effort d’écouter, entendent les mêmes paroles lénifiantes, les mêmes incantations, les mêmes appels à nous-même, sans que rien ne change vraiment sur le fond, dans le pays.
Mais cette année, les choses ont été différentes. Guy Losbar a cassé les codes, il a renversé la table, plongeant le pays dans une période de grande confusion, d’incompréhension et d’interrogation.
A la grande surprise, Guy Losbar est apparu pour présenter ses voeux encadrés par trois drapeaux : le drapeau français, le drapeau européen, le drapeau de l’UPLG/ANG.
Pour certains, il n’y a là rien de dérangeant, mais il ne faut pas se tromper d’objet. Il y a certes une vieille pratique en France de pavoisement des édifices publics, mais qui obéit à une législation et une réglementation française précise dans ce domaine.
Mais l’affichage d’un élu dans une intervention politique, avec des emblèmes, ne relève d’aucune obligation légale ou institutionnelle. Il s’agit d’une pratique instaurée en France dans les années 2000 par le courant politique de droite au pouvoir. Cela traduit clairement l’appartenance à un courant idéologique, politique, historique et culturel.
Monsieur Losbar, quel est le message que vous avez voulu délivrer en projetant à la face du pays, ce mariage inattendu du drapeau national français et européen, imposé par le colonialisme, avec l’emblème de l’UPLG/ANG qui se veut être le drapeau national du peuple guadeloupéen ?
A quel titre êtes-vous intervenu pour poser cet acte ?
• En tant que Secrétaire général de l’UPLG/ANG en mission de VIP pour vendre à la Guadeloupe et au monde le drapeau de ces organisations ?
• En tant que Président du Conseil Général qui ne peut se prévaloir d’aucune délibération de l’Assemblée départementale sur le choix d’un drapeau guadeloupéen ou en tant que destinataire de la préconisation de la Commission ad hoc du congrès sur les éléments constitutifs des emblèmes de la Guadeloupe, qu’aucun élu ou citoyen responsable n’a eu à connaître ?
Dans les deux cas, Monsieur Losbar, vous n’avez pas respecté les règles de votre statut de président du Conseil départemental que les élus guadeloupéens vous ont confié. L’honnêteté oblige que vous tiriez toutes les conséquences.
Mais le plus grave, par votre opportunisme probablement aiguisé après votre virée dans les îles du Pacifique, vous engagez le pays dans une séquence de division, d’antagonisme paralysante pour un futur collectif.
Vous devez comprendre que la question du drapeau ne se résume pas au projet porté par l’UPLG/ANG. Là comme ailleurs, il faut éviter de sombrer dans la compromission pour des intérêts bassement électoralistes.
Vous devez comprendre que la collectivité départementale n’est pas la Guadeloupe. Le président du Conseil régional, par exemple, n’a pas affiché ce mariage des trois drapeaux. Cela n’a été fait dans aucune autre collectivité de la Guadeloupe.
Les militants indépendantistes guadeloupéens se tromperont s’ils pensent que les postures décalées de politiciens de la trempe de Losbar serviront le processus d’appropriation d’un quelconque drapeau national guadeloupéen. Bien au contraire , les Guadeloupéens lucides sont déçus de voir ce drapeau qui prétend à une vocation nationale être rabaissé, après le coup «politicien» de Port-Louis, au niveau d’un drapeau régional français par le président du Conseil départemental Guy Losbar.
La proposition formulée par le député Victorin Lurel au 17e congrès des élus guadeloupéens était la seule juste : «L’installation d’une Commission de travail transpartisane et ouverte à la société civile qui sera chargée d’élaborer et de proposer pour adoption par la Région et par le Département une méthode de choix démocratique des emblèmes de la Guadeloupe».
Monsieur le président Guy Losbar, au moment où vous prenez la présidence du Congrès pour les six mois à venir, pouvez-vous vous engager à mettre en débat dans le pays, la question des emblèmes pour la Guadeloupe ?