KBM s’ouvre sur la Caraïbe

Le 18 décembre 2023, à l’invitation de l’association «Ka pou nou bwè é manjé» (KBM), plusieurs pays de la Caraïbe étaient représentés par une délégation, au Centre culturel Rémy Nainsouta à Pointe-à-Pitre pour échanger sur les moyens à mettre en oeuvre pour aplanir les barrières et faciliter les échanges entre les peuples.

Présentation de KBM
Cela fait exactement 14 ans que KBM a vu le jour. C’est une organisation qui fait suite aux évènements de 2009. Les difficultés et les gênes occasionnées par le blocage de l’économie guadeloupéenne durant ces 44 jours de mobilisation ont certainement suscité la réflexion comme au «temps Sorin» et provoqué le réflexe de survie chez certains Guadeloupéens.
Les organisateurs de ce mouvement ont jugé opportun le moment pour rentrer dans une phase d’expérimentation à la construction d’une nouvelle société guadeloupéenne.
Ce sont des militants aguerris qui ont l’ambition de dépasser la phase du militantisme théorique permanent pour passer au militantisme pragmatique.
Leur credo est la mise en oeuvre des conditions indispensables pour sortir la Guadeloupe de l’ornière.
Selon son porte-parole, M. Robert Laverdure, l’organisation doit expérimenter les attributs de souveraineté sans se fonder sur les théories déjà existantes, les concepts, les dogmes, les schémas des autres de peur d’être inoculé de la maladie du système actuel

. C’est cette voie qu’ils ont choisie, qui peut paraître longue et parsemée d’embûches pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés.
Cette démarche passe aussi par la recherche de notre science, de notre histoire ancienne et récen-te, précise le porte-parole de KBM. C’est ce concept qu’ils appellent «bay koko pou savon», qu’ils développent, qui relève de la philosophie «Bô kaz».
Pour les fondateurs de KBM, c’est une science quotidienne sur laquelle ils s’appuient. D’après ses défenseurs, elle est transposable dans tous les domaines de la vie que ce soit économique, juridique, sociale etc… L’organisation a mis en place la première phase de la souveraineté, qui est incontournable, l’alimentaire.
Sur cette question, les initiateurs considèrent sur l’essentiel, avoir gagné ce combat en Guadeloupe, compte tenu que nous sommes passés du «manjé kochon o manjé ki bon» (une alimentation de mauvaise qualité à une alimentation saine). Pour autant, cela ne veut pas dire que nous avons déjà conquis tous les Guadeloupéens, dixit Robert Laverdure.
La deuxième phase du programme est la création de «Santé Bô kaz». L’objectif fixé, est la mobilisation de tous ceux qui travaillent dans le domaine de la santé, tels que les naturopathes, les médecins qui partagent la démarche et qui veulent relever le défi, les frotteurs, mêmes les «gadèdzafè» ou médiums…, pour mettre en place une alternative à la santé.
Prochainement, KBM envisage de mettre en place l’économie Bô kaz. C’est une démarche qui s’adresse en priorité à la jeunesse guadeloupéenne pour leur laisser un patrimoine économique en héritage, fer de lance du développement.
C’est ce qui explique la présence en Guadeloupe, des frères et soeurs des autres pays de la Caraïbe (Saint-Martin, Martinique, Sainte-Lucie, Haïti, Dominique, Anguilla et Grenade), d’où est né le concept Péyi Bô kaz. Au cours de leur séjour, ils ont visité des jardins partagés ou jardins Bô kaz, une plantation de riz, et une plantation agricole dans la commune de Trois-Rivières.
A l’issue de ces rencontres, ils ont pris deux résolutions. D’une part, la création d’une association Pan-caribéenne où tous les pays de la Caraïbe seront représentés de manière à favoriser les échanges, les expériences, et la science et d’autre part, réfléchir à la création d’une agence de voyage qui leur permettra de se rendre dans les îles environnantes sans aucune difficulté.
Avec l’adhésion de ces pays qui partagent la même philosophie de développement sociétal, l’union caribéenne est désormais en marche. «Pa janmen obliyé, sé grenn diri plis grenn diri, ka fè sak diri !».