Mat fait le buzz sur le web et sur grand écran
Le jeu de mots est aisé, mais il est de circonstance. Mathew Bazile, alias Mat le buzz, aime proposer des contenus humoristiques sur les réseaux sociaux et s’est construit une belle communauté depuis une décennie. A 31 ans, il recherche, aujourd’hui, à se faire un nom dans le septième art et aspire à développer des projets cinématographiques devant, mais aussi derrière la caméra.
Meilleurs voeux ! Que peut-on
vous souhaiter pour cette
nouvelle année ?
Je suis vraiment heureux de l’année écoulée avec la suite de la tournée de mon spectacle Mes peurs aux Antilles. J’avais présenté ce one man show à Paris il y a un an et je m’étais fait la promesse que j’irais performer aux Antilles et ce fut le cas en avril 2023. Toutes les dates étaient complètes et je suis très reconnaissant que le public me suive au-delà des plateformes web. Avoir les gens aimer ce que vous créez sur Instagram n’a pas le même effet que de voir les gens dans une salle conquise. Je ne m’étais pas destiné à faire du stand up et encore moins à produire un spectacle, mais on a su me convaincre que c’était possible ! Je ne regrette pas du tout cette aventure. J’espère d’ailleurs clôturer ce spectacle dans une belle salle en 2025, lui donner un dernier éclat !
Que retenez-vous de cette
expérience ?
Je sens que j’ai davantage d’aisance sur scène, mais, surtout, je sais que j’ai appris à gérer différemment mon stress et ma relation avec le public
. J’aime déconner, j’aime écrire des vannes et j’aime réaliser mes vidéos mais de là à être seul sur scène, il y a un grand pas ! Ce spectacle, intitulé Mes peurs, est un condensé de toutes mes meilleures blagues, des blagues que j’ai eu le temps d’écrémer, de tester et de peaufiner au fil des années. Je sais qu’elles plaisent et j’avais donc peu d’appréhension. C’est agréable de travailler dans ces conditions. Certains me connaissent depuis dix ans, depuis mes débuts sur YouTube et mon sketch Kinder bueno en 2013 ! Ils comprennent mon humeur un peu décalée, où je raconte des anecdotes de mon quotidien, des trucs drôles qui m’arrivent ou dont je suis témoin. La vie de tous les jours est ma meilleure inspiration et je suis très farceur et très second degré. Certains me trouvent, au contraire, beaucoup plus sérieux et pincent sans rire quand je suis sur scène. Il en faut pour tous les goûts et je veux justement continuer à entretenir ces diverses facettes.
Lesquelles sont-elles ?
Je suis un féru de cinéma. J’ai quitté la Guadeloupe il y a 10 ans pour m’installer à Paris et, comme beaucoup de jeunes rêveurs, pour faire du cinéma ! J’ai commencé par passer de nombreux castings, mais je me suis vite rendu compte que je faisais fausse route… Qu’il serait complexe de trouver ma place dans l’Hexagone… Alors j’ai réfléchi. Pourquoi ne pas rechercher l’appui sur mon territoire ! Peut-être me donnerait-il la force de faire mon trou et de réaliser mes projets ? Ce fut le cas ! Ma communauté m’a suivi et m’a encouragé à persévérer et j’ai pu co-réaliser mon premier film avec Christopher Bordelais. Car il y a Mat le buzz, l’humoriste, et il y a Mathew Bazile, l’acteur et réalisateur. J’aime ces deux casquettes et je ne pourrais pas choisir ! Mon premier film «Apprends lui à pêcher», où je joue également, a été très remarqué lors du Cinestar International Film Festival et cela m’a fait chaud au coeur. De voir un tel projet, avec si peu de moyens, aboutir, c’est glorifiant. Je voulais démontrer ce que j’étais capable de produire. Je voulais également me créer une carte de visite dans l’univers du cinéma et le choix d’un drame n’était pas non plus le fruit du hasard… Il m’était essentiel de proposer une palette de jeu divers pour apporter du sérieux à mes projets.
Quel est l’avenir de ce film ?
Nous espérons pouvoir le présenter dans les grandes salles ! Nous devons encore le retravailler et ajouter quelques scènes pour qu’il soit prêt pour 2024 ! J’ai aussi envie qu’il fasse le tour des festivals. Mais c’est un long-métrage et il demande du temps et du budget… Nous attendons certains coups de pouce. Car le cinéma antillais mérite d’être mis sous les projecteurs et nous devons tout tenter pour exporter ce projet au-delà de l’Atlantique. Trop de choses restent bloquées sur nos territoires… Notre musique a trouvé son public hors de nos îles, le cinéma beaucoup moins… Il faut s’ouvrir à d’autres marchés comme l’Afrique ou la Caraïbe. Nous devons nous servir de notre audimat pour «faire le buzz» mais je vous avouerais que c’est long… Les Antilles n’ont pas encore le vivier d’acteurs ni les formations d’art dramatique adéquats pour pouvoir faire la différence. C’est dommage ! Je reste déterminé, car je reste un passionné !
Instagram @matlebuzz