46e anniversaire de la mort de Man Adline

Le 46e anniversaire de la mort de Man Adline a été marqué par la venue en Guadeloupe de sa fille du même nom, Aimée Adline Vaux, accompagnée de Patrick Nériny, président du mouvement «Nou a yo». Elle s’est rendue au cimetière de Pointe-à-Pitre sur la tombe de sa mère après des années d’absence.

Man Adline a eu six enfants. Aujour-d’hui, seuls deux sont en vie, un fils que l’on surnomme Loulou, âgé de 89 ans, alité et une fille, Aimée Adline Vaux, âgée de 83 ans. Etant la seule en capacité d’agir, elle a pris la ferme décision de réhabiliter la tombe de sa mère, tombée en désuétude.
Madame Vaux espère que, sa mère, Madame Adline, une personnalité qui a occupé l’espace artistique et politique à Pointe-à-Pitre dans les années 1960 ne tombe pas dans l’oubli.
Pour Mme Vaux, la création de l’association «Entraide féminine guadeloupéenne», était pour répondre à un besoin de soutien à la jeunesse, filles comme garçons qui n’allaient ni à l’école ni au travail.
En 1961, avec son association, elle a parcouru toutes les stations balnéaires de France du Nord au Sud. Elle se souvient encore de leur passage à Saint-Tropez dans le quartier des gens richissimes, propriétaires de gros bateaux de toutes les couleurs. Les gens sont restés estomaqués après avoir vu des jeunes femmes et de jeunes hommes danser et chanter sur la sonorité du ka, qu’on appelait à cette époque le «tam-tam».
La mémoire populaire a retenu que ces tournées en France recouvraient une véritable opération d’exploitation de maltraitance, de jeunes en situation d’exclusion, de dénigrement de la culture guadeloupéenne authentique.
Mme Aimée Adline Vaux ne se cache pas avoir appris à danser dans l’association la Brisquante, avec le joueur de ka, Marcel Lollia dit Vélo, elle en est même fière.
Le «maître ka» Marcel Lollia dit Vélo, l’exploité emblématique de la compagnie folklorique la Brisquante créée par Madame Adline, véritable officine d’enrichissement personnel de la dame Adline et instrument de propagande des politiciens corrompus de la bourgeoisie pointoise.
Beaucoup de gens ont déjà vu la croix à la Pointe des Châteaux en vrai ou sur une carte postale. Selon le témoignage de Mme Aimée Adline Vaux, l’idée serait venue de sa mère Man Adline qui trouvait qu’il n’y avait aucune croix qui donnait sur la mer. Certaines personnes ont jugé l’idée saugrenue, jusqu’à considérer qu’elle était atteinte de la folie. Elle s’est défendue en disant qu’on pouvait même déplacer les montagnes. C’est ainsi qu’avec son association «l’Entraide Féminine», en pleine nuit, la première croix a été portée en pièces détachées jusqu’au sommet de la montagne. Le lendemain matin, l’évêque, le préfet, le sous-préfet sont venus se rendre compte de l’exploit réalisé par Man Adline et son association, ils étaient estomaqués. La croix était en bois et mesurait environ 1.80 à 1.90 m.
Avec Patrick Nériny, défricheur et conservateur de la Mémoire, Man Adline qui est décédée le 15 août 1977, est commémorée depuis 2007, il a déjà organisé plus d’une dizaine de manifestations en sa mémoire. La dernière en date est l’exposition au Pavillon de la ville. Patrick Nériny se bat pour rétablir la réputation de Man Adline. Tâche difficile, tant cette personnalité est controversée.