Daniel Capou : un parcours professionnel atypique et un exemple de courage pour la jeunesse guadeloupéenne

La télé officielle, diffuse une émission intitulée «D’ici et d’ailleurs» qui nous fait découvrir les Guadeloupéens qui travaillent et qui réussissent ailleurs dans le monde. En Guadeloupe, il y a aussi ceux qui font le choix de rester et qui se démènent comme ils peuvent pour bâtir le pays afin de laisser quelque chose en héritage à la génération à venir. C’est le cas de Daniel Capou qui vient des îles du Sud, plus précisément, de Grand-Bourg de Marie-Galante.

En 1954, Daniel Capou avait alors 19 ans, quand il a pris la décision de quitter son île natale pour aller chercher un emploi sur ce qu’ils appellent, le «continent», la partie principale de la Guadeloupe.
Le jeune Capou caressait déjà l’idée d’apprendre à conduire et aussi d’apprendre la mécanique. Pour arriver à ses fins, il finit par se faire embaucher en qualité d’aide de transport en commun durant une année. Il faisait la ligne Pointe-à-Pitre/Basse-Terre, ce qui lui a permis de découvrir une bonne partie du pays.
En 1956, Daniel avait déjà en poche son permis de conduire. Ainsi, il abandonna son premier métier et alla trouver son grand frère Gilbert Capou qui travaillait à l’entreprise «Super froid», lequel vendait pour le compte de l’entreprise, de la glace et de la limonade Ribmil en voiture ambulante, sillonnant toutes les artères des communes de Pointe-à-Pitre et des Abymes. Comprenez bien, qu’à cette époque, les gens n’étaient pas encore équipés en réfrigérateur.
Il y a un proverbe propre de chez nous qui dit : «Tout travay ka nouri mèt a yo». C’est ainsi que Daniel Capou fit la rencontre, un dimanche, de la demoiselle Valen-tine Azède dite Armine, celle qui va devenir par la suite son épouse et qui lui donnera six enfants, trois filles et trois garçons.
L’accident, qu’il a eu au morne Vieux-côte à Boisvin Abymes avec son frère Gilbert au volant, a changé sa vie, puisque ce dernier a décidé de jeter l’éponge. C’est ainsi que Daniel est devenu vendeur de glace titulaire.
Le patron de «Super froid» l’a embauché et lui a donné un véhicule pour travailler. Il desservait les artères de Pointe-à-Pitre, Vieux-Bourg Morne-à-l’Eau, le Bourg de Morne-à-l’Eau, la section de Dubisquet, retour par Chazeau ainsi que toutes les campagnes du Nord des Abymes.
Daniel a fait l’acquisition d’une maison dans le Bourg des Abymes avec en projet de développer un commerce pour son épouse, qu’ils vont dénommer : «Au bonheur des jeunes».
Sur le conseil avisé d’un de ses amis, Daniel s’est lancé en 1967 dans le métier de chauffeur de taxi tout en se démarquant des autres concurrents. Il a été chauffeur privé des enfants Montalban, Pigio, ainsi que les enfants Etzol.
Le 28 juillet 1978, Daniel Capou a eu l’accord du Conseil municipal des Abymes pour l’obtention de sa licence de taxi.
Il avait déjà un parc automobile de 7 taxis Mercedes équipés de compteur. A noter que Daniel Capou est membre fondateur de la Chambre de métiers. Il en a profité pour aller se former en France et retourner pour mettre ses compétences au service de son pays. Il s’est installé dans le Bourg des Abymes sur une parcelle de terrain qu’il possédait et s’est équipé d’un réseau radio PMR.
L’entreprise CDL G9 qu’il a créée, avec des taxis de couleur jaune et bleu, avait un parc de 17 véhicules pour assurer la continuité du service de transport. En homme prévoyant, il s’est doté d’une pompe à essence. Daniel Capou définit les couleurs de ses véhicules comme suit : Le jaune représente le soleil, le bleu représente le ciel et la mer ; la rapidité du chauffeur est assimilée au vent. Il explique qu’il a dénommé l’entreprise CDL G9 (Capou Daniel Lazare) et G9, parce que ses parents ont eu 7 enfants et au total, ils formaient une famille de 9 personnes.
Daniel Capou souhaite que le pays parvienne à obtenir au moins son autonomie et que les entreprises soient au rendez-vous de l’histoire, pour construire ensemble la Guadeloupe de demain.