Tri à la source des biodéchets : une nouvelle obligation

Depuis le 1er janvier, le compost est obligatoire dans toutes les communes, pour diminuer l''incinération des déchets. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la loi anti-gaspillage et de l’économie circulaire (loi AGEC) et de la directive du cadre européen sur les déchets.

Le compostage est un processus naturel de décomposition des déchets organiques, c’est-à-dire de tous les restes alimentaires : viandes, poissons, féculents, coquilles d’oeuf, mais aussi les déchets végétaux comme les épluchures de légumes ou les peaux des fruits. Des micro-organismes, des petits champignons ou encore des petits invertébrés vont se mettre au travail et vont transformer ces déchets en humus, similaire au terreau qui peut servir d’engrais pour des plantations. À ce jour, les biodéchets représentent encore un tiers des déchets non triés.
Les biodéchets constituent une ressource importante de matières organiques utiles, les trier présente de nombreux bénéfices. En théorie, ils devraient permettre :
• La réduction du bilan carbone du secteur des déchets à travers la réduction du stockage et de la combustion des déchets.
• La production du biogaz qui peut être soit destiné à un usage local, soit réinjecté dans le réseau de gaz naturel.
• L’approvisionnement des agriculteurs ou gestionnaires d''espaces verts en engrais organiques et ainsi améliorer la qualité agronomique des sols

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L’obligation du compost ne concerne évidemment pas les particuliers, mais seulement les collectivités qui sont tenues de mettre en place un tri à la source des bio déchets dans le cadre du service de gestion des déchets. Cela peut se traduire par la mise en oeuvre de solutions de gestion de proximité et ou de collecte séparée des bio déchets pour les particuliers, et au moins proposer à leurs habitants une solution pour trier leurs biodéchets, soit par la distribution de bac à compost soit par la mise en place de containers collectifs.
La Guadeloupe a fait des progrès significatifs pour se préparer au compostage obligatoire. Selon une étude, la production potentielle de composts en Guadeloupe peut couvrir entre 50% et 80% des besoins en matière organique des sols guadeloupéens à l’horizon 2040. De plus, des initiatives ont été mises en place pour promouvoir le compostage, comme la distribution de guides pratiques du compostage individuel. Cependant, la mise en oeuvre complète du compostage obligatoire nécessitera probablement des efforts continus pour sensibiliser le public et fournir les ressources nécessaires.
Pour répondre efficacement à cette exigence, il faut dès lors envisager une véritable filière de compostage pour construire une réponse collective et proposer une solution globale à la problématique des déchets. L’objectif est de mobiliser l’ensemble des acteurs (acteurs de la filière, collectivité, gros et petits producteurs, habitants) dans un projet de territoire relatif à la lutte contre le gaspillage et au développement du compostage.
Imposer sans accompagnement, et sans communication préalable les résultats attendus risquent d’être plus problématiques à atteindre.