2009-2024 : 15 ans déjà ! «Les Archives d’Harry Noyer» s’exposent !

Pour mémoire, en 2009, le pays a été paralysé durant 44 jours par une grève générale menée par une intersyndicale. L’exposition «Les Archives d’Harry Noyer», dont c’est la 3e exposition d’un cycle de 5 en partenariat avec la ville de Pointe-à-Pitre, est visible au Centre culturel Rémy Nainsouta du 20 janvier au 02 février avec pour thème : «Mes photos du mouvement». Le journal Nouvelles-Etincelles était au vernissage, et a profité pour poser quelques questions au photographe Harry Noyer.

Pourquoi avez-vous choisi ce samedi pour faire l’ouverture de l’exposition ?
Harry Noyer : C’est parce que c’est la date anniversaire, qui marque le début de la grande mobilisation de 2009. J’aime bien quand les choses correspondent. Si j’avais ouvert l’exposition un jour avant ou une semaine après, cela n’aurait eu aucun sens.
Combien de clichés sont exposés ?
J’ai exposé 23 clichés. Avec la collaboration du service culturel de la ville de Pointe-à-Pitre et avec le concours de la médiathèque Betti-no Lara de Basse-Terre, l’exposition a été étoffée avec d’autres éléments. C’est un apport fort important qui complète l’exposition.
Sous chaque cliché, vous avez fait un commentaire succinct. Est-ce un guide ou un indice pour celui qui visite l’exposition ?
En fait, je préfère rester au stade du questionnement. Je considère que tout le monde a la capacité de réfléchir. Par conséquent, quand je glisse un commentaire, c’est tout juste pour susciter la réflexion en fonction de qui ils sont, de ce qu’ils ont vu, de leur vécu ou de ce qu’ils pensent

. C’est une manière de se forger son propre point de vue.
Quels enseignements tirez-vous de cette période ?
Répondre à cette question, c’est comme me retrouver à un carrefour, car il y a plusieurs aspects :
- Est-ce que les revendications présentées au départ sont les mêmes à l’arrivée ?
- Y a-t-il concordance entre tout ce qui a été dit et ce qui a été fait ?
- Est-ce que les gens qui étaient engagés dans le mouvement savaient si tout était dans la transparence, dans les comportements et dans la façon de faire ?
Les photos que j’ai réalisées parlent d’elles-mêmes, je n’ai rien inventé. Je n’ai fait que photographier les slogans expressifs arborés sur les tee-shirts.
Est-ce le réflexe du photographe qui vous a guidé ou autre chose ?
L’unique question que je me suis posée, c’est comment des tee-shirts et des gadgets ont pu être imprimés et se vendre, alors que tout était fermé ? Cela m’a posé un problème. C’est le constat que j’ai fait, bien réel, avec les clichés.
Quelle analyse faites-vous de ces quinze ans de lutte écoulée ?
Y avait-il vraiment une lutte ? Est-ce que ce n’était pas plutôt un effet ? Quinze ans est l’âge de l’adolescence. C’est un âge qui permet de sonder la direction que l’on veut prendre, or, je n’ai rien entendu d’autres. Le vernissage de ce soir me pousse à m’interroger sur l’attachement du Guade-loupéen à son histoire ?