L’autonomie ou la souveraineté, de quoi parle-t-il ?

Certains ont déjà bien compris les menaces qui pèsent sur leur profession. Ils s’organisent pour sortir de l’assimilation et de la dépendance économique, en initiant la population à planter pour récolter ce dont elle a besoin pour son émancipation.

Le 28 janvier, face aux agriculteurs français mécontents de la dégradation de leur situation sociale causée par la vie chère en France et de leur mise en concurrence avec des producteurs de pays hors Union européenne, le Premier ministre Gabriel Attal a eu pour seule réponse, de les inviter à produire plus pour gagner en autonomie ou en souveraineté. De quoi parle-t-il ? De la souveraineté politique par rapport à l’Europe ou de la souveraineté alimentaire ?
Alors où sont ceux qui, en 1992, péroraient les bienfaits de la ratification du traité de Maastricht ? Les agriculteurs français sont désormais livrés à eux-mêmes. Ils paient cash le rêve européen.
Aujourd’hui, ils sont confrontés au démantèlement de leur profession, au profit de la finance. Bien loin les promesses et les objectifs stratégiques de la Politique agricole commune (PAC) 2023-2027, qui leur promet d’assurer un revenu équitable, de renforcer la compétitivité, d’améliorer leur position dans la chaîne alimentaire, d’agir contre le changement climatique, de protéger l’environnement, de préserver les paysages et la biodiversité, de soutenir les nouvelles générations, de dynamiser les zones rurales, de garantir la qualité des denrées alimentaires et de la santé et d’encourager les connaissances et l’innovation.
La plupart des agriculteurs sont endettés jusqu’au cou et la profession a du mal à se rajeunir. Les défenseurs de la construction de l’Union européenne leur ont vendu du vent. Aujourd’hui, ils récoltent la tempête.
Les pays comme la Guade-loupe, encore sous colonisation française, ne sont pas épargnés et subissent davantage de pression que leurs homologues français. Cepen-dant, les agriculteurs guadeloupéens, tout en comprenant le désarroi de leurs homologues français, n’ont pas voulu «rentrer dans cette guerre, sans bâton».
Certains ont déjà bien compris les menaces qui pèsent sur leur profession. Ils s’organisent pour sortir de l’assimilation et de la dépendance économique, en initiant la population à planter pour récolter ce dont elle a besoin pour son émancipation.
D’ailleurs, depuis les évènements de 2009 qui ont secoué de fond en comble la Guade-loupe, de nombreux Guadelou-péens ont franchi le pas, certes encore timide, vers le désir de s’administrer librement. Il n’est plus question d’attendre passivement que les Gouvernements français apportent des solutions pour régler les besoins fondamentaux qui conditionnent notre existence.
Il appartient donc aux Guade-loupéens, de continuer à se battre, non seulement dans le cadre d’une autonomie alimentaire mais aussi sur le plan politique. Cela doit passer par un large rassemblement du peuple dans un front patriotique de lutte pour la prise en main du destin de leur pays.