Salon de la FRBTP : José Gaddarkhan veut recruter

José Gaddarkhan est sans conteste une personnalité incontournable dans le monde de l’entreprenariat guadeloupéen, et tout particulièrement dans le domaine du bâtiment et des travaux publics. A la tête de l’un des plus grands groupes guadeloupéens, il se trouve être le président de la Fédération régionale des entreprises du bâtiment et travaux publics du pays Guadeloupe.

Il est bien connu pour ses coups de gueule et ses prises de position pour la défense des intérêts des professionnels relevant de cette corporation. Souvent, on a eu à noter des manifestations de blocage de la voie publique à son initiative. Cette Fédération a eu à dénoncer la concurrence dont elle est souvent victime de la part d’entreprises provenant de l’Union européenne, sans compter les nombreuses charges fiscales et patronales auxquelles elle doit faire face, conséquence d’une activité qui marche au ralenti, liée en grande partie à la commande publique venant principalement des collectivités territoriales.
Aujourd’hui, loin de pousser des jérémiades, c’est à une question vraiment cardinale de sauvetage d’une filière, que s’attaque cette voix autorisée, qu’est le président de la FRBTP (Fédération régionale du bâtiment et travaux publics). La problématique que connait la profession en ce moment, vient démontrer s’il en était besoin que l’adage populaire qui dit, «quand le bâtiment va, tout va», ne se vérifie pas toujours, eu égard au constat qui est fait.
Il y a une pénurie de main d’oeuvre qualifiée dans les métiers du bâtiment, de l’aveu même du président Gaddarkhan. La profession manque de chef d’équipe, de conducteur de travaux, d’architecte, d’ouvriers qualifiés… Cette situation alors préoccupante risque de s’aggraver si on doit tenir compte des nouvelles exigences que requièrent la réglementation sur la décarbonation et le développement durable auxquelles les entreprises ne peuvent y échapper aujourd’hui.
Comment faire pour que le jeune guadeloupéen s’oriente davantage vers les métiers du bâtiment ? La question est posée depuis belle lurette déjà. Mais avons-nous les coudées franches pour asseoir une politique d’éducation et de formation attractive et offensive en direction de cette jeunesse ?
Nous réaffirmons qu’il faut une adéquation en termes de développement et vision prospective du pays, pour que les formations à mettre en place au niveau académique, au niveau universitaire et des différents centres de formation dédiés quand ils existent, nous permettent de pallier un tant soit peu à cette pénurie.
Des efforts à plusieurs niveaux sont nécessaires tels l’aide personnalisée, les encouragements à la formation en interne, les promotions individuelles au niveau des entreprises sont à expérimenter également pour faire face à cette crise. Il n’est pas normal que l’université régionale des métiers de l’artisanat ne soit pas dotée d’une cellule formant aux métiers de la maçonnerie ou conducteurs de travaux. Les chantiers école n’existent pratiquement plus, nous assistons à un vrai problème de motivation pour les métiers du soleil.
Un rapide coup d’oeil sur quelques années en arrière, nous indiquerait que cette question n’est pas nouvelle, mais elle ne semble pas inquiéter outre mesure les décideurs. La construction d’un pays relève avant tout d’un plan d’ensemble devant recueillir l’assentiment des forces politiques, économiques, sociales et culturelles pour pouvoir la mener à bien.
L’initiative prise par le président de la FRBTP Guadeloupe, en coordination avec la FFB (Fédération française du bâtiment) d’organiser un salon le 8, 9 et 10 février 2024, en vue d’attirer les étudiants, tout comme les jeunes vers les métiers du secteur est plus que salutaire. Le but de ce grand rendez-vous consistera également à sensibiliser, à informer les entreprises, les professionnels, tout comme les donneurs d’ordre que sont l’Etat, la Région, le Département et les communes sur les enjeux de l’amélioration de l’efficacité énergétique, ainsi que les nouvelles normes en matière de construction. On parle de plus en plus de décarbonation ou décarbonisation, de développement durable, à l’horizon 2030. Gageons que les conclusions de ce salon vont être d’une application stricte en termes de motivation, d’incitation et d’innovation pour stopper cette crise !