La Commission ad hoc du Congrès des élus sort du bois

Le lundi 19 février, les membres de la commission ad hoc en charge du congrès des élus guadeloupéens, ont tenu une conférence de presse à la Résidence départementale au Gosier.
A l’ordre du jour, un point d’étape sur les travaux de cette commission.
Les journalistes, toujours à la recherche de scoop, qui se sont précipités au pied du fort, sont retournés bredouilles. A quoi pouvaient-ils s’attendre ? Que pouvait annoncer cette commission, qui depuis le dernier congrès, celui du 7 juin 2023, il y a 7 mois, a pris le maquis, n’a tenu aucune réunion, ni interne, ni publique.
Pourtant, depuis 7 mois, nous n’avons cessé d’inviter les élus du congrès à donner suite à la déclaration finale du président Guy Losbar qui annonçait l’ouverture pour six mois d’un vaste chantier de débats publics sous la houlette de cette dite commission pour co-construire démocratiquement avec le peuple, un projet guadeloupéen d’évolution institutionnelle et statutaire.
Au lieu de cela, les élus guadeloupéens, accrochés à ce moulin à vent de «l’Appel de Fort-de-France», ont pris le chemin de Paris, courant aux dîners à l’Elysée et aux réunions du CIOM.
Pour quel résultat ? Se faire humilier par le président. Emmanuel Macron qui leur a fermé au nez, la fenêtre de la révision constitutionnelle réservée à la Nouvelle-Calédonie et à la Corse. Pire, il les a mis au taquet en lâchant dans leurs pieds deux «boas constricteurs» pour leur enlever toute velléité de penser par eux-mêmes.
C’est cette situation inconfortable qui les pousse aujourd’hui à sortir des bois pour échapper à leur naufrage. Mais, ils ne prennent pas le bon chemin, ne tirant aucune leçon de leurs échecs.
Par peur du peuple, ils restent enfermés dans leur démarche élitiste et refusent d’entendre ce que nous leur proposons.
Ils relancent un simulacre de concertation encadrée par une Commission ad hoc composée des mêmes élus accompagnés de quelques experts auto-proclamés, cooptés qui n’ont rien à voir avec le peuple social. Ils refusent d’ouvrir ce grand débat libre avec tous les Guadeloupéens. La concertation ne vaut pas discussion, débat, élaboration commune.
Les partis politiques et les organisations socio-professionnelles ont déjà livré leur contribution au dernier congrès. A cette étape, il faut passer au travail en commun. Il ne s’agit plus d’entendre ces organisations, mais bien de les intégrer au même titre que les élus et les experts aux travaux des ateliers.
La démarche la plus démocratique et la plus efficace exige l’ouverture des 7 ateliers de la Commission ad hoc aux forces politiques, économiques, sociales et culturelles du pays.
C’est la seule façon de sortir du piège tendu par le pouvoir français avec les «boas constricteurs» d’Emmanuel Macron.