Kémi Séba s’adresse à ses frères guadeloupéens

Leader charismatique du panafricanisme, Kémi Séba qu’on ne présente plus, est président d’une importante ONG (organisation non gouvernementale) dénommée Urgences Panafricanistes. Il est né en France de parents d’origine béninoise, voilà bientôt 43 ans. C’est un véritable globe-trotter en quête d’éduquer les masses.

Il déclare à qui veut l’entendre que son cheval de bataille, c’est d’en finir avec le colonialisme français qui sévit aux quatre coins du monde tout comme sa cohorte d’oligarques ou de mercenaires notamment en Afrique. Par rapport aux traumatismes des peuples noirs causés par l’occident depuis des siècles, son aversion est si grande que certains de ses propos s’apparentent à du suprématisme noir.
De par sa mission, il a tissé des liens tout à fait naturels avec la Guade-loupe et sa diaspora basée en France. Le 12 février 2024, il fut accueilli par une foule nombreuse au son du ka à l’aéroport Pôle Caraïbe. Lors de sa tournée guadeloupéenne, il put s’adresser à des milliers de compatriotes qu’il rencontra en divers lieux du pays, avant de poursuivre son périple en direction de la Guyane.
Le clou de cette visite en Guade-loupe a été, la conférence publique donnée le samedi 17 février 2024 à la section de Gentilly dans la commune de Sainte-Anne, ayant eu pour thème : «Autodétermination et panafricanisme pour le peuple guadeloupéen». Devant une salle comble tout acquise à sa cause, les messages prononcés par Kémi Séba et les applaudissements nourris venant de l’assistance devraient créer un déclic chez nous, à n’en pas douter compte tenu de l’ampleur de toutes les problématiques auxquelles on doit faire face dans le contexte géopolitique mondial et que le conférencier a su égrener point par point.
Ce thème rejoint avec une certaine similitude le combat du Parti Communiste guadeloupéen pour l’autodétermination de notre pays, et la lutte internationale des travailleurs du monde entier contre le colonialisme, le néocolonialisme, le racisme et les guerres qui trouvent leur terreau dans le capitalisme et l’impérialisme.
Jusqu’à présent, en dehors de la stratégie forgée et contextualisée par le colonialisme français au fil du temps, le véritable frein à notre émancipation demeure notre trop grande division, dans le camp des forces anticolonialistes justement, appelées à conduire vers une prise de conscience nationale le peuple pour sa totale libération. Le manque de confiance en soi et pour soi, la méfiance de l’autre, les querelles intestines sont des concepts que l’ennemi de classe maîtrise à souhait. Et pour paraphraser Aimé Césaire, le leader panafricaniste disait «Les plus grands ennemis de l’autodétermination des peuples noirs, sont ceux parmi les noirs qui sont dans le processus d’aliénation».
En 65 ans de lutte, de persistance dans le combat, de fidélité à sa ligne stratégique et politique, il est important de rappeler le travail indispensable d’unité des forces anticolonialistes de ce pays entrepris par le PCG. Pétri dans la matrice du peuple, comme à son habitude, le PCG est et sera toujours unitaire pour deux, comme aimait à le rappeler notre regretté camarade Serge Pierre-Justin.
En véritable tribun, le discours du leader panafricaniste a été clair, précis, galvaniseur, enthousiaste, ne mâchant pas ses mots comme à l’accoutumée, chacun en a eu pour son grade. L’on a pu assister à une présence diverse et multiple de la classe politique ce qui peut être le début d’un élément déclencheur de l’unité du peuple pour sa pleine souveraineté. Ce discours a eu l’avantage, en absence de leader charismatique aujourd’hui dans le pays capable de conquérir véritablement le coeur des Guadeloupéens de créer l’espoir l’espace d’un instant.