Martyrs du 14 février 1952 Ils ne doivent pas sombrer dans l’oubli

Ils n’étaient qu’une dizaine à rendre hommage à ces martyrs du 14 février 1952, tombés innocemment sous les balles des forces de répression coloniale française, le 14 février 1952, à Le Moule.

Il s’agissait d’une mobilisation des travailleurs de la canne pour revendiquer une augmentation de salaire et des conditions de travail plus humaines.
Après le dépôt de gerbe des mains de madame Malou, membre de la Confédération Générale du Travail de la Guadeloupe (CGTG)-Centre Hospitalier Universitaire Guadeloupe (CHUG), le Secrétaire général de la CGTG, Jean-Marie Nomertin, intervient pour rappeler succinctement le contexte de l’événement et la nécessité de la mobilisation des travailleurs, face à toutes militantles formes d’exploitation. En regrettant qu’il n’y ait pas davantage de présences anticolonialistes et anticapitalistes, il souligne que la mobilisation des travailleurs doit passer, à tout moment, par le rassemblement des forces politiques et syndicales qui oeuvrent en ce sens. Il rappelle que le Parti Communiste Guadeloupéen a été à l’initiative de cet hommage depuis des décennies et qu’il convient de tout mettre en oeuvre pour le perpétuer. Ce que la CGTG s’attache aussi à faire.
Madame Malou de la CGTG fait part de l’inquiétude du personnel de santé à propos de l’ouverture du nouveau Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe, annoncée pour le mois de mars 2024. Les gens n’ont pas encore pris conscience de la gravité de la situation. Ce CHU de la Caraïbe qui doit compter 600 places, sans moyens en équipements et personnels, ne sera pas en mesure d’assurer sa mission. Déjà, dans la situation actuelle, les malades, après des interventions, sont renvoyés chez eux, à leurs risques et périls. On doit s’attendre à une augmentation des décès. Elle continue en disant qu’il est malheureux de constater que les gens ne se mobilisent pas tant qu’ils ne sont pas concernés.
Pour monsieur Luce Hilaire du SUNICAG, les jeunes ne doivent pas oublier. La mobilisation des travailleurs doit être solidaire à tout moment et quel que soit le secteur d’activité.
Une intervenante de la CGTG fait le point sur la situation du service sanitaire à La Désirade. Pas de médecins, ni de pharmacies. Les conditions d’installation de personnels de santé ne peuvent retenir ceux qui se présentent. Les personnes âgées, en désespoir de cause, se laissent mourir. Elle déplore que les médias restent silencieux pourtant à ce sujet.
Au nom de combat ouvrier, madame Laura Duclos souligne que les travailleurs en général ne sont jamais à l’abri de ce genre de tueries car, la lutte des classes doit s’amplifier face à la bourgeoisie et au capitalisme, lesquels mènent le monde à la guerre.
Concluant cette manifestation, Jean-Marie Nomertin précise que toutes les îles du Sud sont confrontées au même problème de santé. Les travailleurs de Pôle Emploi aujourd’hui France-travail se plaignent de leurs conditions de travail, alors que les bénéfices des banques n’arrêtent pas d’augmenter. Dans le même temps, des centaines de travailleurs sont licenciés.