L’indivision, source de blocages

La Guadeloupe a besoin d’un véritable plan Marshall pour résoudre ce problème d’indivision mais aussi celui des quartiers encore insalubres qui constituent un habitat indigne.

Le nombre élevé de maisons abandonnées dans les différentes communes de l’archipel guadeloupéen exprime le poids de l’indivision dans les familles ou du moins dans notre société. La quasi-totalité des communes sont confrontées à ce «fléau».
Certains héritiers se déresponsabilisent et mettent en cause leurs parents qui n’ont pas fait le nécessaire avant leur disparition pour éviter cette situation. Il faut admettre, qu’une donation-partage d’un bien du vivant du propriétaire, entre les héritiers présomptifs, a un coût chez le notaire, que ces derniers ne peuvent ou ne veulent pas prendre en charge. Il arrive même que père et mère, selon les relations familiales, assument jusqu’au bout les frais de ce partage, s’ils ont évidemment la possibilité.
Une décision qui, selon eux, évitera tout conflit entre leurs descendants, après leur décès. Cet état d’indivision que l’on retrouve dans la famille guadeloupéenne génère l’accroissement de maisons abandonnées qui tombent en ruines, créant l’insécurité pour la population, nuisent à l’image de la commune et sont le point de départ de gigantesques incendies lors de leur squatterisation. Plusieurs communes en ont déjà fait les frais.
Faut-il souligner qu’un peuple ne peut ni évoluer, ni s’épanouir, dans l’indivision de son patrimoine ou dans la division de ses composantes ?
Alors, les législateurs doivent prendre ce sujet à bras le corps pour parvenir à des solutions simplifiées. Celles-ci, avec le souci de permettre aux collectivités locales de procéder à la démolition de ces maisons délabrées. La loi Letchimy ne répond pas à ces attentes. Nous pensons que la loi «Décen-tralisation, Déconcentra-tion, Différenciation, Simpli-fication», dite loi 3DS permettra certainement aux collectivités de récupérer les biens abandonnés sur leur territoire plus rapidement en vue d’une démolition.
C’est un sujet important qui doit trouver toute sa place dans le projet pour l’autonomie de la Guadeloupe.
La Guadeloupe a besoin d’un véritable plan Marshall pour résoudre ce problème d’indivision mais aussi celui des quartiers encore insalubres qui constituent un habitat indigne. Ceux de la rue Raspail, de Darboussier et de Carénage, en particulier, devraient être en adéquation avec l’aura du Mémorial ACTe, un des fleurons touristiques de la Guadeloupe. A ce titre, ils doivent faire l’objet d’une modernisation totale, comme ce fut le cas à Boissard ou à Lacroix, Les Abymes.
Il est donc urgent de faire disparaître ces verrues de l’habitat guadeloupéen.