En Bretagne, des médecins cubains pour sauver l’hôpital public

Qui connait la Bretagne ? C’est une région située à l’extrême-Ouest de la France. Nous en parlons ici parce que les élus bretons ont ouvert une séquence qui va placer l’État français et ses supplétifs en Guadeloupe, face à ses contradictions.
L’ambassadeur de Cuba en France s’est rendu dans l’agglomération de Guingan-Paimpol en Bretagne à l’invitation de son président Vincent le Maux qui a expliqué que «l’agglomération a eu connaissance de la possibilité d’envoi de médecins cubains dans le monde pour aider tant dans l’urgence que dans le temps».
«L’hôpital de Guingan manque notamment d’urgentistes, d’obstétriciens, de sage-femmes. Si Cuba peut nous aider, ce sera très bien» a-t-il poursuivi.
Cela se passe dans l’Ouest de la France à plus de 10 000km de Cuba. Nous, nous sommes à moins de 3 000 km. Cette forme de coopération médicale peut-elle nous concerner ?
Oh que si ! Certains vont certainement se rappeler y compris les fossoyeurs d’hier qui ont laissé mourir des centaines de Guadeloupéens au Centre hospitalier de Pointe-à-Pitre, que cette question de médecins cubains en France a été introduite pour la première fois dans le débat parlementaire français par le sénateur guadeloupéen Dominique Théophile.
Il a fait adopter en 2022 au Sénat, l’amendement n° 604 avec un double avis favorable du gouvernement et de la commission santé, qui vise à améliorer et à étendre à d’autres collectivités ultramarines, notamment la Guadeloupe et la Martinique, le dispositif spécifique d’autorisation d’exercice applicable pour les médecins étrangers en Guyane et à Saint-Pierre et Miquelon.
Nous étions en pleine crise Covid avec des hôpitaux publics incapables de répondre à l’urgence de la situation par manque de personnel soignant, de matériel et de médicament, les appels du sénateur auteur de cet amendement l’ARS, le préfet ont refusé le concours des médecins cubains. Le pire, ces fonctionnaires en service commandé ont reçu le soutien actif ou passif des élus et des bien-pensants brandissant le drapeau d’un prétendu comité d’éthique. Comme un boomerang la réalité nous retourne sur la «tronche».
La pénurie de médecin et de personnel soignant est toujours le talon d’Achille de nos hôpitaux publics le désert médical gagne du terrain, le Cyclotron qui a couté si cher est régulièrement fermé par manque de médecins.
C’est toujours le parcours du combattant pour décrocher un rendez-vous chez un spécialiste. Alors que va-t-il se passer ?
L’État va-t-il ouvrir la voie pour permettre aux malades de Guingan de bénéficier des soins des médecins cubains et continuer à refuser aux Guadeloupéens la possibilité de se faire soigner par les médecins qui ont la réputation d’être les meilleurs dans leur science ?
Les élus guadeloupéens prendront-ils l’initiative pour faire éclater les contradictions qui régissent nos relations avec la France.