8 mars : Fanm, nonm, é timoun ansanm pou gangné dot dwa

Depuis 1982 nous voyons fleurir une appellation de la journée du 8 mars : «Journée Internationale des droits des Femmes» alors que l’appellation d’origine est “Journée Internationale des Femmes.” On peut se demander pourquoi cette modification : Était-ce une manoeuvre opportuniste pour capter l’électorat féministe ? Ou un savant calcul pour diviser la force unie des femmes qui luttent pour de meilleures conditions de vie pour tous et pour un monde en paix ?

Il ne s’agissait pas de réaliser des bataillons de femmes, luttant pour ce qu’elles considéraient comme des droits des femmes en opposition aux droits de leurs homologues masculins. D’ailleurs, si nous nous basons sur les faits, nous voyons qu’il y a toujours eu des hommes de progrès pour soutenir les luttes conduites par les femmes, même quand ils n’étaient pas très nombreux.
Quoi qu’il en soit, nous devrions, nous femmes, nous départir de certaines représentations qui ne nous permettent pas d’avancer avec succès sur la voie d’une réelle émancipation et sur la lutte pour une vie meilleure pour tous.
Il est plus que temps de comprendre, que les inégalités encore criantes que nous connaissons, ne sont pas du seul fait de nos hommes. Mais que c’est la société dans laquelle nous vivons, qui est fondée sur des bases profondément inégalitaires, qui se joue de nos malheurs et de nos vies. Cette société qui nous opprime tous et nous refuse nos droits humains.
Alors, c’est ensemble que nous devons nous battre contre cette société de «pwofitasyon», pour lui faire respecter nos droits humains.
Ne cédons pas à la tentation des idées sexistes qui ne peuvent que diviser notre force de frappe !
Oui, nos femmes, par leurs luttes aux côtés de nos hommes, ont marqué et marquent encore positivement, la vie de notre pays. Mais, beaucoup reste à faire et nous sommes confrontés à des difficultés de «nouvelle génération» qui sont plus difficiles à cerner et à vaincre.
Aujourd’hui nous ne sommes plus au temps où la misère matérielle était directement visible, où l’obscurantisme aveuglait la grande masse des démunis, où les communications n’étaient pas aussi développées, et qu’on se contentait plus facilement de promesses même non tenues.
Aujourd’hui, nous avons une jeunesse instruite, formée, mais qui ne peut trouver sa place au pays. Autrement dit, notre pays ne peut profiter des potentialités des enfants qu’il a instruits et formés. Notre population est vieillissante, et nos vieux se retrouvent sans le support humain de leurs enfants.
Nous payons de nos vies, les choix faits par d’autres qui nous dirigent et nous imposent leurs plans.
Le chômage et la précarité s’imposent de plus en plus dans le pays, embusqués derrière un assistanat déguisé, qui ne dit pas son nom, mais qui influence fortement les moins avertis de nos compatriotes.
Face à tout cela, les éléments les plus avertis de notre pays n’arrivent pas à se rassembler pour se consacrer à l’émergence d’une Guade-loupe plus prospère, plus apaisée, plus solidaire et surtout plus responsable de son devenir.
Alors, mon message aux femmes guadeloupéennes, c’est de les inviter à ne pas perdre leur temps à cogiter sur ce qui se dit «droits des femmes», mais de considérer que les hommes et les femmes ont des droits humains. Ces droits sont en permanence bafoués et qu’il s’agit avant tout de les revendiquer et de les défendre en permanence. Mais surtout, de s’organiser, fanm, nonm é timoun pou changé sosiété la nou ka viv adan la.
Sé pa nonm ki responsab a sitiasyon a fanm. Nonm é fanm, nou ka viv adan on sosiété ki ka kréyé pwofitasyon, é ki ka sèvi èvè ki nonm, ki fanm, yonn kont lot, pou’y kontinié fè pwofitasyon.
Sépoulosdonc, fô nou byen komprann kè enjistis, pwofitasyon, lagè, poko paré a fini si nou ka kontanté nou selman dè miziré longè a dwa a fanm, parapot a sa nou ka kwè ki ta nonm.
Alos, pou nou konstwi on Gwadloup ki ké pé ba tout pitit a’y sa ki méyè pou yo, fô fanm Gwadloup wouvè laronn a sanblé-la, èvè nonm a yo, é zanfan a yo, pou montré kè sé ansanm nou ka gangné konba.
Onè é rèspé pou tout fanm é nonm é timoun a yo, ki ka goumé pou rann la vie méyè !
Solidarité avec :
- Les femmes haïtiennes et le peuple haïtien en grande difficulté !
- Les femmes palestiniennes et le peuple palestinien actuellement massacrés sur leurs terres !
- Les femmes ukrainiennes qui paient de leur vie les politiques impérialistes d’expansion et d’agression
- Tous les peuples des pays en guerre (déclarée ou non) où les femmes sont transformées en armes de guerre !
- Tous ceux qui luttent pour un monde en paix !
Que vivent et se renforcent
les idéaux du 8 mars !
«Journée Internationale
des Femmes !»