La ville des Abymes tourne au ralenti

Depuis le mardi 27 février 2024, la ville des Abymes connait un mouvement de grève entamé par l’UACL-CGTG, un des quatre syndicats au sein de la collectivité.

Le vendredi 1er mars, l’UACL-CGTG a organisé une conférence de presse sur le lieu de son piquet de grève à l’entrée du Service technique, pour informer la population sur les tenants et aboutissants de la grève et de son évolution.
Pour la représentante du personnel en grève, Mme Esdras Sidjie, vendredi 1er mars est un jour sombre dans l’histoire du mouvement ouvrier en Guadeloupe.
Le maire des Abymes est accusé d’avoir envoyé délibérément une délégation d’élus accompagnés d’un commando constitué d’agents communaux, pour certains membres de la Frapp pour attaquer leur piquet de grève dans le but de mettre un terme à la grève qui paralyse le Service technique.
Les agents en grève se disent choqués et scandalisés par l’attitude du maire qu’ils estiment piétiner par son comportement les valeurs du socialisme alors qu’il se réclame socialiste, progressiste et même humaniste.
La déléguée syndicale de l’UACL-CGTG, considère que pour se réclamer socialiste comme le fait le maire, il faut être en mesure d’appliquer une des grandes valeurs du socialisme qui consiste à se dresser contre les mauvaises conditions de travail des travailleurs et lutter pour faire cesser leur exploitation.
Pour qualifier cette échauffourée, entre agents municipaux, la déléguée syndicale estime que c’est le comportement de quelqu’un qui est aux abois et qu’il serait en train de montrer son vrai visage. En d’autres termes comme dit le proverbe : «Chasser le naturel, il revient au galop». Elle met en garde le chef de l’édilité, que toutefois, si l’un des leurs est atteint de violence qu’il endossera l’entière responsabilité.
Elle dénonce avec force l’usage que fait le maire des réseaux sociaux pour s’exprimer avec des posts qualifiés, délirants, mensongers et dénigrants, au lieu de venir à leur rencontre pour négocier.
Le syndicats qui se revendique des 901 signatures des agents de la collectivité, très remonté par ce qui s’est passé, ne compte pas en rester là sans mot dire.
A cette conférence de presse, Mme Esdras Sidjie a démenti formellement avoir signé un quelconque accord avec le maire ni sur les modalités ni sur le montant, contrairement à ce qu’il déclare et à ce qu’il fait circuler sur les réseaux sociaux.
En plus de la revendication des tickets restaurants, viennent se greffer d’autres revendications, telles que: des réclamations pour les agents qui effectuent 28 heures de service et qui ne sont pas loin de l’âge de départ à la retraite, les contractuels qui enchainent des petits contrats depuis 10 à 15 ans.
D’autres part, les agents grévistes exigent l’amélioration des conditions de travail avec le remplacement des climatiseurs défectueux à l’hôtel de police du Bourg, de même qu’au centre culturel et sportif Emmanuel Albon au Raizet, en attente depuis plus de 3 ans.
Cette revendication est aussi élargie au centre social et culturel Elie René à Chazeau, dont les bureaux sont jugés exigus pour contenir les 4 agents.
En début de soirée le syndicat a tenu un meeting sur le piquet de grève pour s’adresser à la population et pour le renforcement de la mobilisation.
Dernière information, le maire des Abymes serait d’accord à accorder les tickets restaurants, mais que cette décision sera soumise au prochain conseil municipal.
La ville des Abymes ne devrait pas ternir son image d’excellence uniquement pour une question de tickets restaurant.