Hiroshima, Nagasaki, Agent Orange, 67eet 51eanniversaire de ces “crimes contre l'humanité\323 commis par les Etats-Unis

Trois événements d'une exceptionnelle gravité,mettant en cause la responsabilité entière de l'empire américain,état foncièrement criminel,et dont les anniversaires tombaient au mois d'août dernier,n'ont pu être relatés dans les colonnes de ce journal pour cause de non parution.

Il y a en effet 67 ans, le 6 août 1945, les Etats-Unis d'Amérique du Nord larguaient une bombe atomique sur la ville japonaise d'Hiroshima. Bilan : 70.000 personnes tuées sur le coup. Des dizaines de milliers d'autres brûlées, blessées, handi - capées à vie, intoxiquées par la radioactivité émise par les bom- bes atomiques. Des dégâts considérables causés aux biens maté - riels et à la nature, empoisonnée pour plusieurs décennies. Cette attaque barbare sans précédent dans l'histoire, n'ayant suffi à convaincre les Américains, trois jours plus tard, le 9 août 1945, ils larguent une deuxième bombe atomique sur Nagasaki, autre ville japonaise. Bilan : 40.000 personnes tuées sur le coup. Comme à Hiroshima, des dizaines de milliers d'autres, bles - sées, traumatisées, rendues infir- mes pour le restant de leur vie, se débattant dans d'atroces souf- frances avant de mourir. Suite à ces bombardements, le reporter australien Wilfred Burchett décrira les hôpitaux débordant de victimes qui ne montraient aucun signe de bles - sure, mais qui étaient en train de mourir de ce qu'il appela “une peste atomique.” En fait, ces bombes à l'uranium et au plutonium étaient conçues pour tuer des civils par asphyxie. Pour avoir dit la vérité sur les conséquences de ces bombar - dements, l'accréditation de presse de Burchett lui fut retirée par les Américains. Le 10 août 2012, c'était le 51è anniversaire du premier épandage par les criminels américains, du fameux “Agent Orange” défoliant surpuissant, sur la flore, la faune, dans les rivières et sur la population vietna - mienne, en plus de sa ration quotidienne de bombes. Pendant dix ans, les Vietnamiens furent soumis au régime de l'Agent Orange et des bombes à fragmentation. Au V iet Nam, les objectifs de l'impérialisme améri- cain étaient clairs : mettre un terme à l'expansion du commu- nisme dans le monde, étouffer le processus révolutionnaire en cours dans le tiers-monde.

CRÉER DEUX, TROIS... DE NOMBREUX VIETNAM

D'autant que, Ernesto Che Guevara, au sommet de sa gloire, recommandait aux révolutionnaires du tiers-monde d'ouvrir plusieurs autres fronts en Asie, en Afrique, en Amérique latine. “Créer deux, trois... de nombreux Vietnam”, préconisait le Che. La multiplicité de ces fronts limiterait les capacités d'inter- vention des Américains et sou- lagerait les efforts des révolutionnaires vietnamiens. (1 Au mois d'octobre 1965, le jour- nal “France Soir” dans l'un de ses numéros, publiait le contenu d'un entretien entre un of ficier américain et un journaliste. “Au Vietnam nous devons montrer qu'il est possible de stopper une guerre révolutionnaire par une guerre conventionnelle. Ce que l'on recherche, c'est faire plier l'ennemi, le forcer à deman - der des négociations, l'humilier pour que son humiliation serve d'avertissement à ceux qui pour- raient tenter de l'imiter. Pour lui faire comprendre, chaque jour, on augmentera un peu sa ration de bombes, on frappera un peu plus fort, on le fera souffrir un peu plus. Si cela ne suffit pas ? Dans ce cas, un jour on lui rendra son pays. Ce ne sera pas sans doute le même pays. Ce sera un pays tout plat.” (2 Pour lutter avec quelque chance de succès contre la folie destructrice de l'agresseur américain, contre sa volonté d'écraser, d'humilier, de réduire en esclavage, il fallait disposer d'un mental capable de surmonter les situations les plus tragiques, les plus périlleuses. Che Guevara, par cette phrase, résu - ma la philosophie de la guerre révolutionnaire : “La haine comme facteur de lutte, la haine intransigeante de l'ennemi, qui pousse l'être humain au-delà des limites naturelles, et le change en une machine à tuer efficace, violente, sélective, froide.” Les révolutionnaires vietnamiens démontrèrent qu'ils disposaient au plus profond de leur être de cette capacité de dépassement, de sacrifice, d'engagement...

LE DOGME DE “L'INFAILLIBILITÉ DÉMOCRATIQUE”

Les bombes larguées sur Hiroshima, Nagasaki, l'épandage systématique, quotidien de l'Agent Orange sur la flore, la faune, dans les rivières et sur la population vietnamienne, sont d'odieux “crimes contre l'humanité”, perpétrés cyniquement, en toute connaissance de cause, au nom du peuple américain. Tous les médias occidentaux le savent, mais n'ont pas le droit de le dire. C'est la dictature du fameux dogme de “l'infaillibilité démocratique,” imposée par les grands patrons de presse. “Les petits soldats du journalisme” doivent s'y soumettre. La démocratie occidentale bourgeoise dominante recèle en son sein, cette fantas- tique magie : la capacité de transformer les “pires crimes contre l'humanité”, en acte héroïque. Hiroshima, Nagasaki, le Vietnam, l'Irak, la Libye, la Palestine entre autres, en sont des exemples patents ! Prêter aux démocraties occidentales des intentions criminelles en matière de relations internationales, revient à s'exposer à une impitoyable chasse à courre, menée par la meute des inquisiteurs de “l'infaillibilité démocra - tique”, dont Bernard-Henry Lévy est l'un des fers de lance attitrés. Pourtant, les dirigeants et démocrates américains eux- mêmes, écœurés par tant d'i- gnominie, d'inhumanit, de crimes commis par leur pays, en viennent quelques fois à passer aux aveux, à dénoncer ! “Nous devons employer la force, parce que nous sommes l'Amérique. Nous sommes la nation indispensable.” (Madeleine Albright, Secrétaire d'Etat des USA). “Si les gens devaient découvrir ce que nous avons fait, nous serions pourchassés dans les rues et lyn - chés.” \(George Bush père, ancien président des USA) “Le plus grand crime de guer- re depuis la dernière guerre mondiale a été la politique étrangère des Etats-Unis.” (Ramsey Clark, ministre de la Justice des USA sous la prési - dence de Lyndon Johnson\ “Je crois juridiquement parlant qu'il y avait des motifs sérieux pour inculper chaque président des Etats-Unis depuis la seconde guerre mondiale. Ils ont été de véritables criminels de guerre, soit impliqués dans de graves crimes de guerre.” (Noam Chomsky En dépit de ces aveux et dénon- ciations, c'est toujours et encore Hugo Chavez, Evo Moralès, Fidel Castro, qui sont placés, “infaillibilité démocratique” oblige, au ban de la société. Leurs crimes : s'opposer avec cou - rage et lucidité à la politique des Etats-Unis en Amérique latine. En Occident, les accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité sont exclusivement réservées à l'ennemi du moment : Sadam Hussein, Mahmoud Ahmadinéjad, Laurent Gbagbo, Mouhamar Khadafi, Bachar El Assad, (deux anciens amis de Nicolas Sarkozy) celui contre lequel les gouvernements occidentaux s'apprêtent à déchaîner le feu de leurs armées. Mais que penser des dirigeants américains ?(3Les Etats-Unis, “champion” de la démocratie n'ont toujours pas signé le traité de Rome qui institue la Cour Pénale internationale ; leurs res - sortissants ne seront pas poursui - vis pour leurs crimes. Rideau !

(1 Reprenant cette idée de Guevara, le cinéaste argentin Fernando Solanas en a fait un film admi - rable, jamais diffusé en Guadeloupe, dont le titre “L'heure des brasiers” a été tiré de cette phrase de José Marti : “C'est l'heure des brasiers, et il ne faut voir que la lumière.”(2 Entretien rapporté par Michel Sakka dans son livre : “Viet Nam guerre chimique et biologique.”(3 Les Américains, par la fantastique magie de “l'in - faillibilité démocratique”, se sont auto-absouts de leurs “crimes contre l'humanité” commis au Japon, au V iet Nam, en Iraq, à l'île de la Grenade et un peu partout dans le monde. La Cour Pénale Internationale ne peut donc les concerner. Silence dans les rangs !