LA RENTRÉE SCOLAIRE EN GUADELOUPE Après un mois et demi environ, où en sommes nous ?
Au delà des statistiques alarmantes sur le taux d'illettrisme,le décrochage scolaire ou la sortie sans diplôme du système,l'école en Guadeloupe va mal.Un pilotage académique défaillant est à déplorer.
L es effectifs sont trop souvent surchargés de la maternelle au lycée. Les établissements subissent de plein fouet la sup- pression de postes et certains s'apparentent plus à des usines qu'à des établissements scolaires. Les orientations ont été bâclées, la politique étant de faire passer un maximum d'élèves en lycée géné - ral. Du coup, elles mettent en difficulté les élèves qui n'ont pas le niveau requis ou la motivation pour suivre le cursus proposé.
Le Rectorat poursuit inexorable- ment l'application de sa politique de fermeture de classes définie sous l'ancien gouvernement. Pire, des fermetures non prévues sont décidées, sans concertation, ni consultation des instances paritaires dans le premier degré. Selon le Syndicat des Personnels de l'Enseignement en Guade- loupe (SPEG latérales «entraînent le désarroi chez les parents et les élèves et le découragement chez les professeurs des écoles concernées». Qui plus est, ces fermetures sont contraires aux propositions retenues dans les conclusions acadé - miques du colloque sur la refondation de l'école !
La modification du calendrier scolaire s'est faite dans la précipitation et sans véritable réflexion ce qui aboutit à une longue période de classe entre le 13 mai et la fin des cours le 5 juillet. Le calendrier de l'Académie ne respecte pas les rythmes chrono- biologiques de l'enfant et risque d'entraîner un état d'épuisement et de fatigue des personnels. Dans un communiqué, le SPEG s'interroge : «A quand une véritable réflexion profonde et mul - tipartite sur l'équilibre de la journée de l'enfant ?».
En terme de gestion des person - nels, la situation reste critique : sur 180 agents non-titulaires au mois de juin, moins de 10% ont signé un contrat ! Et encore à cette rentrée de nombreux élè - ves se retrouvent sans profes- seurs, à cause d'une gestion calamiteuse et d'une absence de vision globale des besoins.
La liste des défaillances s'allonge encore plus quand on considère l'état de la majorité des bâtiments existants qui ne résiste - raient pas à une secousse impor - tante. Et, que dire de la situation de la restauration scolaire ? Alors que la Région af fiche son souhait d'équiper les lycées de cantines, le Conseil Général ferme celles des collèges. Malgré l'autosatisfaction habi- tuelle des dirigeants du Rectorat, les cinq grandes messes du mardi 18 septembre 2012 auront laissé indifférente la très grande majorité des enseignants, des parents et des élèves de l'Académie. On apprendra, au détour d'une phrase dans la synthèse des débats, que les représentants syndicaux ont essayé de faire valoir leur point de vue, attitude qualifiée de «corporatiste» par leRectorat...
Pourtant, la situation de l'école en Guadeloupe est préoccupante et nécessiterait une réelle concer - tation, sur plusieurs mois, afin de doter l'Académie d'un réel projet partagé par tous les acteurs.
Malheureusement, ce n'est pas la démarche choisie par les diri - geants rectoraux. Une fois de plus, on s'achemine vers un projet académique élaboré en petit comité et ne tenant compte, ni de la réalité sur le terrain, ni des besoins nécessai - res pour améliorer les condi- tions de travail et d'études.