Pourquoi s'acharne-t-on sur les jeunes Rebelles ?

Mercredi 10 octobre 2012, un tract signé de l'organisation politique Combat Ouvrier appelait l'ensemble de la population à manifester leur soutien au jeune Sony Laguerre devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre.

O n reproche à ce jeune d'a- voir porté des coups à un policier le 18 mai dernier devant le siège de la police à Pointe-à-Pitre/Abymes, boulevard de l'hôpital. Toujours selon le tract rendu public, ce jour-là, les jeunes du journal Rebelle étaient venus soutenir une de leurs camarades convoquée au commissariat. Il semble que la police aurait brutalement chargé ces jeunes alors qu'ils étaient assis sur les marches du commissariat. Un autre, Raphaël Cécé a aussi été convoqué au tribunal pour des propos qu'il aurait tenus à l'encontre des policiers (pot de terre contre pot de fer). Les deux jeunes sont membres du journal «Rebelles». Il est à noter qu'ils ont pris une part acti - ve au grand mouvement de 2009 en Guadeloupe avec le LKP et poursuivent leurs activités dans leur environnement immédiat tels que dans les lycées et à l'Université. A travers le Journal Rebelle, ces jeunes se font les représentants des sans voix pour le paiement tardif des bourses et pour tout ce qui ne va pas bien dans les établissements. Ils reven - diquent la liberté d'expression et dénoncent des propos et attitu - de sexistes à l'égard des filles ainsi que la présence de rats dans le milieu scolaire. De même, ils ont eu à maintes reprises l'occa - sion de mettre en cause la quali - té de la nourriture servie dans les cantines de certains établisse - ments. C'est sûr que ces jeunes rebelles ne se feraient pas que des amis ou des camarades avec de telles revendications. Ces Rebelles sont belle-et-bien dans le collimateur de la justice car c'est une organisation qui se veut contestataire, qui dérange, qui bouleverse l'ordre établi, les mœurs et les habitudes et ça ce n'est pas bon pour les af faires. Plusieurs organisations sont venues porter leur soutien à Sony Laguerre et aussi à l'organisation et le journal «Rebelle». Des slo - gans fustigeaient à la place du général Gourbeyre à Point-à- Pitre, comme «lagé Sony , lagé Rebelle, on sèl solisyon révoli - syon, libèté dekspwésyon,..». Un parallèle était fait entre la Guadeloupe et la France par rapport aux agissements des forces dit «de l'ordre» ou «gardiens de la paix», s'agissant du droit de mani - fester ou d'expression. Il est évi- dent que les traitements réservés à ceux qui sont dans l'hexagone est nettement plus respectueux à ce qui se fait à huit mille kilomèt - res de la capitale française. A l'issue de l'audience du mercre - di 10 octobre, la partie adverse a demandé un renvoi de l'af faire reprogrammée pour le 18 janvier 2012. A noter que l'af faire de l'au - tre jeune impliqué, Raphaël Cécé, est renvoyée au 16 janvier 2012. Comme tant d'autres organisa - tions qui ont vu le jour et qui ont eu comme fondement l'éradica - tion de la misère, la lutte contre l'exploitation, la lutte contre les inégalités, la lutte contre les injustices, la lutte contre ce systè - me qui dévore les hommes et les femmes, qui développe angois - ses, frustrations, mal-être, tous ces mots et fléaux dont souf fre la société, toutes ces organisations ont eu mailles à partir avec le pouvoir en place. L'histoire de l'humanité nous montre qu'il a toujours eu des hommes de trempe qui ont refu- sé de se soumettre à l'inacceptable et que si aujourd'hui nous bénéficions d'une certaine liberté c'est grâce aux sacrifices consenti par eux car, gagné de hautes luttes.