Brève actu Martinique

UN CLIMAT SOCIAL TOUJOURS TENDU

Le personnel du Centre Hospitalier Intercommunal de Lorrain/Basse- Pointe, affilié au syndicat CDMT santé, a déclenché un mouvement de grève le lundi 15 octobre 2012 pour protes- ter contre le manque d'effectifs et exiger la titularisation des contractuels. Ceux-ci sont régulièrement embau- chés depuis plusieurs années et ont toujours un statut précaire. Les grévis - tes réclament le respect des accords déjà signés et la reconstruction de l'hospice de Basse-Pointe. Les salariés de la CACEM se sont mobilisés le mardi 16 octobre 2012 pour manifester leurs inquiétudes quant-à la menace que fait peser sur leur emploi la création en janvier pro- chain du Syndicat Unique de l'Eau. Suite à la rencontre avec la présiden- ce de la CACEM la grève a été suspen- due. les travailleurs ont prévu de se rencontrer la semaine prochaine pour décider de la suite à donner au mouvement.

NOUVELLE PROPOSITION DE COLLA- BORATION DEMARTINIQUE AGRI- CULTURE» A LA «SOCOPMA»

Dans une lettre ouverte au Président de la SOCOPMA, le Président du conseil d'administration de la société Martinique fait part de ses inquiétu- des quant à la dégradation de la situation du groupe : «…Le Groupe SOCOPMA a été mis en redressement judiciaire le mardi 28 février 2012. Malgré cela, sa situation ne s'est guère améliorée, bien au contraire, elle continue à se dégrader. Les producteurs ne livrent quasiment plus, en dépit des appels que vous leur avez adressé sur les médias, car disent- ils, ils sont dans l'attente de signes forts venant des dirigeants : notamment, le paiement dans les délais légaux des marchandises livrés». Rappelant la proposition de reprise des activités de SOCOPGEL et de SOCOPMA distribution par la SCIC S.A (société coopérative d'intérêt collectifMAR TINIQUE AGRICUL TURE qui regroupe déjà une soixantaine de pro- ducteurs, des salariés, des cadres et d'anciens présidents de la SOCOPMA ainsi que des coopératives déjà orga- nisées, M. Marceline s'étonne : «…Malgré nos sollicitations, l'ensem - ble du conseil d'administration et vous-même ayez refusé tout rapprochement constructif avec MAR TI- NIQUE AGRICULTURE SCIC S.A, en limitant notre rencontre du 13 juillet 2012 à une trentaine de minutes. Pourquoi refusez-vous obstinément d'envisager de travailler avec une organisation structurée comme MAR - TINIQUE AGRICULTURE ?». Il semble en effet que le Conseil d'Administration de la SOCOPMA ait choisi de conduire le groupe à la liquidation ce qui aurait pour consé- quence l'exclusion des petits plan- teurs de la filière diversification.

COMPROMIS SUR LE PRIX DES ALI - MENTS POUR BETAIL

Le 9 octobre, les éleveurs d'ovins, por- cins, caprins, et de volailles avaient investi les locaux de MNA (Martinique nutrition animale exiger la suspension de la hausse de 12% du prix des aliments pour bétail. A l'issue d'une réunion entre les par- ties organisée sous l'égide du Conseil Régional, un compromis a été trou- vé. MNA a accepté une réduction de 20 euros sur la hausse prévue. Mais les discussions ont surtout débouché sur une nouvelle capitalisation de MNA qui verrait la participation des éleveurs et producteurs à hauteur de 27%.

INTERVIEW DU PRESIDENT DE L'AS- SOCIATION «DEVOIR DE MEMOIRE» DANS LE QUOTIDIEN FRANCE-ANTILLES

Le quotidien France Antilles (19/10/2012 Jean-Etienne Président de l'associa - tion «Devoir de Mémoire» à propos de la rencontre qui s'est tenue à Paris entre le CRAN \(Conseil Représentatif des Associations Noires) et les conseillers du Premier Ministre sur la question des réparations liées à l'esclavage. Le Cabinet du Premier ministre s'y serait engagé à organiser une réunion interministérielle sur cette thématique. Il nous semble intéressant de repro- duire deux extraits de l'article.

Répondant à la question du journa- liste \Adams KWATE\ concevez-vous les réparations ?», Monsieur Jean-Etienne précise : «Nous les posons à trois niveaux. D'abord en terme économique et social, il faudrait trouver des solu- tions au mal développement qui touche plusieurs pays concernés par l'esclavage, y compris les Départements et territoires d'Outremer . Il serait temps de voir émerger un développement équilibré et raisonné qui ferait baisser le chômage et les inégalités. La lutte contre la vie chère au travers des mesures prises en 2009 lors des mouvements sociaux et la récente loi de Lurel, pourraient être comprises comme les mesures en faveur des réparations. Et pourquoi ne pas mettre en place une réforme foncière ? Je rappelle qu'elle n'a jamais vu le jour en Martinique et en Guadeloupe. Cette réforme aiderait l'accès des jeunes agriculteurs aux terres agricoles. Le second axe des réparations concer- ne la recherche pour consolider les acquis historiques et scientifiques. Ces acquis touchent les archives écrites, orales ou archéologiques réparties en Europe, en Amérique et en Afrique. Il faudrait également favoriser les recherches universitaires par la création des institutions et des organis - mes. Le Comité Devoir de mémoire a déjà proposé la création d'un laboratoire qui réunirait l'ensemble des tra - vaux et recherches effectués en Martinique. D'une part, ce travail va permettre de faire sortir l'esclavage de la marginalité dans laquelle on la place pour la faire entrer dans l'histoi - re globale. D'autre part, l'esclavage sortirait du domaine savant qui est l'exclusivité de quelques-uns pour devenir un savoir enseigné. Enfin, les réparations ont un axe psychologique : soigner le traumatisme car les conséquences de l'esclavage continuent à engendrer le racisme, la discrimina t ion. A ce niveau, il n'y a rien de mieux que le travail des associations autour des questions de mémoire. C'est la raison pour laquelle nous suggérons la création des lieux de mémoire, exemple les musées. Ils permettent l'appropriationde son histoire. C'est le cas des Anneaux de la mémoire à Nantes…».