La répression syndicale en Guadeloupe Le CICR prend position

Le Comité International Contre la Répression,\pour la défense des droits syndicaux et politiques\a adressé une lettre au Ministre de la justice, le 5 juin 2012, afin de l'alerter sur la répression syndic ale en Guadeloupe et par ti culièr ement contr e les mili - tants de l'UGTG.

D es meetings ont été orga - nisés par le CICR au mois de juin 2012 dans plu- sieurs villes de France avec la participation du Secrétaire Général de l'UGTG, pour que soient aban - données les poursuites à l'encon - tre des syndicalistes. L'UGTG a fait parvenir un mémorandum au CICR sur la répression antisyndicale indiquant qu'en six mois de l'année 2012, c'est près de 77 militants de l'UGTG qui ont été convoqués devant les tribunaux. Le 24 octobre 2012, une délé - gation du CICR a été reçue par le conseiller aux affaires réservées, auprès de la Ministre de la justice. Il a été évoqué : La situation de Charlie Lendo, responsable UGTG de l'hôtellerie, poursuivi pour homicidevolontaire. Le cas de Michel Madassamy et de Raymond Gauthierot. Il a été fait mention des pressions into - lérables sur plusieurs avocats de syndicalistes, en particulier sur maître Sarah Aristide, victime d'écoute téléphonique et pour- suivie pour diffamation envers un magistrat. Il a été mis en évidence le cas du délégué syndical du Crédit Agricole, Elie Varieux, poursuivi depuis des années, convoqué le 6 novembre par une commission visant à le licencier, malgré une décision du tribunal administratif suspendant une notification du ministère du travail autorisant son licenciement. La délégation a souligné l'acharnement judiciaire contre les mili - tants dans l'exercice de leur mandat syndical, le refus d'appliquer l'accord Bino, bien souvent à l'origine des grèves, l'utilisation en Guadeloupe des tests ADN à l'encontre des syndicalistes. Le CICR considère qu'il s'agit là d'une marche à la criminalisation de l'activité syndicale que le Ministre a le pouvoir de faire cesser immédiatement. Le CICR exige l'abandon des poursuites contre les militants, l'arrêt de la répression, le respect des conventions de l'OIT (Organisation Internationale duT ravail\ - cale dont la France est signataire. La répression syndicale et poli- tique est une constance du colonialisme et jalonne l'histoire des luttes parfois sanglante du mou - vement ouvrier de Guadeloupe. La solidarité internationale est nécessaire, l'unité des tra - vailleurs et de tous les Guadeloupéens épris de justice est la condition première pour lutter contre la répression syndicale en Guadeloupe.