Obama réélu et après ?

L'annonce est tombée mardi 9 no v embr e 2012, tard dans la nuit :Barack Obama a r empor té les élections améri c aines. Il a battu son riv al Républicain Mitt Romney aussi bien au niv eau des gr ands électeurs \(332 contr e 206\,qu'au niveau des suffra- ges \(51% contr e 49%\ L a victoir e a été plus serrée qu'en 2008 et pour cause,la crise économique et la politiqued'Obama ont laissé beaucoupd'électeurs frustrés et déçus.

O bama a cessé de faire rêver l'Amérique et sa victoire tient plus du rejet du projet ultra libéral de Mitt Romney et de ses amis évangélistes réactionnaires que d'une véritable adhésion au camp Obama. Ce dernier reste très populaire chez les Latinos et les Afro-américains ainsi que chez les femmes (qui ont surtout vu les dangers que représen - taient les Républicains sur l'avor- tement notamment\ perd des soutiens dans les classes moyennes et la classe ouvrière touchées par la crise, le chômage et la précarité.

Le bilan d'Obama est plus que mitigé. Il n'a pas réussi à sortir des dif ficultés une majorité d'Américains et il a épargné les grandes fortunes. Il a renfloué les banques et le secteur auto - mobile, sans contre partie. Il y a bien eu la réforme de santé, l'Obamacare, mais, celle-ci a été largement atténuée par une Chambre des Représentants à majorité républicaine. En politique étrangère, il aura été le Président du retour des troupes des bourbiers Irakien et Afghan, mais pour le reste, il a été dans la continuité : soutien incondition - nel à Israël, hostilité envers les gouvernements progressistes d'Amérique Latine et maintien du blocus contre Cuba.

Symboliquement tout de même, la réélection d'un Président noir signale un changement de mentalité d'une partie des États Unis \(Côte Pacifique, Côte Est, grandes villes, régions industrielles). Les lignes ont bougé, malgré des inégalités frappantes entre com - munautés. Cette victoire expri - me aussi le rejet des lobbies reli- gieux et conservateurs soutenus par le Parti Républicain et son aile la plus droitière, le Tea Party.

En poste pour quatre ans, Obama va devoir faire face à de sérieux dossiers et une marge de manœuvre limitée puisque les équilibres entre le Sénat démocrate et la Chambre républicaine n'a pas évolué. Il devra gérer la mise en œuvre de sa propre réforme de santé et sortir de l'ambiguïté sur des sujets aussi variés que l'avortement, la régularisation des migrants ou enco - re la justice fiscale. Et pour cela, il a deux ans pour convaincre car, les regards se tournent déjà vers les élections de mi-mandat en 2014, véritable test de confiance pour l'administration Obama.