L’UMP ET SES “ETRANGERS” DE MUTANTS

D epuis une semaine maintenant, L'UMP fait son spectacle, fait rire toute la France et au-delà.

La pièce qui se joue n'est pas faci- le à décrypter, avec des acteurs plus «mauvais», plus «teigneux» les uns que les autres.

Mais au fait, L'UMP : une troupe de théâtre ou un parti politique ? Ce n'est pas du tout une provocation, la question mérite d'êt - re posée et une réponse correc- te permettra certainement de bien comprendre la pièce qui se joue.

Essayons de percer la significa - tion de ce sigle U.M.P : «U» pour Union, «M» pour Majorité, «P» pour Présidentielle.

Ce qui signifie, développé : Union pour la MajoritéPrésidentielle.

Tout s'éclaire alors. L'UMP est un assemblage, un colmatage de pièces sorties de différentes usines pour former une machine… électorale avec comme finalité : conduire un individu, homme ou femme à la Présidence de la République française.

On est loin d'un parti poli - tique, produit historique de l'avènement du capitalisme et de la division de la société en classes sociales antagoniques.

Les partis politiques ont pour vocation de conduire la classe sociale qu'ils représentent, toute la classe, au pouvoir.

L'UMP a été créé pour conduire un homme «seul» au pouvoir, sur un projet personnel, avec pour mission secrète de servir les intérêts de la classe capitaliste.

Dans cette entourloupe, il n'y a pas de place pour deux têtes, pour deux Présidentiables. C'est parce que Jean-François Coppé et François Fillon ont refusé de se plier à cette règle non écrite que le scandale a éclaté.

Il ne s'agit pas, avec ce «bakan- nal», de faillite de la politique, mais de l'illustration grandeur nature de là où peut conduire les appétits de pouvoir person- nel, les limites des plans de carrière politique dessinés dans les officines des véritables maîtres du pouvoir en France : les groupes du CAC 40.

Mais par-delà ce cirque pari- sien, ce sont ceux qui, au-delà des mers, ceux qui veulent être les ultramarins de la France qui perdent la «boule». Ils ne savent plus où se mettre.

Pour certains chefs parisiens, ils sont des tricheurs, des fraudeurs. Les socialistes avaient déjà dit ça. Des bulletins seraient restés planqués quelque part entre mer et ciel. Pour l'UMP de France, ils sont des étrangers et leurs votes ont été comptabilisés avec ceux des Français de l'étranger.

Pour Marie-Luce Penchard c'est une claque. Va-t-elle tend - re l'autre joue ? La mère Chevry, en lançant il y a plus de deux décennies son slogan «Française, mais majeure, mon parti c'est la Guadeloupe» avait déjà com - pris que le jour du «coup de pied» viendrait.

Ce jour est arrivé. La question est de savoir si ceux qui se disent encore de la «famille UMP» vont baisser leur pantalon pour le prendre ou se redresser et se retourner pour regarder enfin le territoire national hérité des luttes de leurs ancêtres. Nous par- lons ici de la Guadeloupe.