26, 27 mai 1967 : Un crime d’Etat

Alors que les travailleurs du bâti ment en grève, rassemblés sur la place de la Victoire à Pointe à Pitre soutenaient la délégation syndicale chargée de négocier la plate forme revendicative, le pouvoir colonial français donna l'ordre de tirer surles manifestants.Les forces de répression françaises ont tuésans vergogne, il s'en est suivit pendant 3jours une chasse à l'homme. De nombreuxGuadeloupéens furent abattus par lesgendarmes français.Après sa tuerie, l'Etat français, pour fairediversion, organisa une campagne d'arres tation et d'emprisonnement, de déportation de nombreux Guadeloupéens.Après le crime odieux de l'esclavage commis contre les nègres et l'humanité toute entière, le colonialisme fran çais démontrait qu'il était, par essen ce, violent, barbare, inhumain et quesa politique est basée sur la domina tion, le mépris, le mensonge. Après avoir sciemment tué de nomb reux Guadeloupéens en 1967, le pouvoir français a perpétré le mensonge sous tous ses gouvernements de droite comme de gauche, en instituant unsilence d'Etat sur son crime. Il a officialisé son crime, face à l'histoire, enle classant secret défense, interdisant lerétablissement de la vérité.45 ans de silence pour protéger lesintérêts coloniaux de la France en Guadeloupe, pour protéger, en définitive, les pwofitan. 45 ans de notre histoire douloureuse,encore une fois occultée, camouflée,par le colonialisme français. Le Président de la République française, le 17 octobre 2012, a reconnu lecrime d'état commis contre lesAlgériens jetés à la Seine, il y a 50 ans, sur le pont de Clichy, en France.C'est un geste qui lève un coin du voile dans le passé criminel de la France colo niale mais qui reste timoré.Prenant acte de ce geste du chef de l'Etatfrançais, le Forces Patriotiques Anticolo nialistes Anticapitalistes \FPAC\loupe ont saisi, par lettre, le Président dela République française, lui rappelant quela reconnaissance des faits de répression commis au nom de la République française ne peut pas être à géométrie variable,ni la mémoire historique sélective. L'Etat français doit aujourd'hui reconnaître les massacres des 26 et 27 mai 1967 à Pointe à Pitre, Guadeloupe, réhabiliter,indemniser les victimes et les familles, mettre en place une commission d'enquê te indépendante, pour faire droit à l'exigence de justice et de vérité. Les archives fermées, depuis 45 ans, doivent être ouvertes, y compris les archivesmilitaires sur cet évènement sanglant,pour permettre le travail des historiens.Le travail de mémoire, entrepris depuistantôt pars des Guadeloupéens épris des idées de justice et de vérité sur notre histoire, doit se poursuivre, pour mettrel'Etat français devant ses responsabilités. Cette lutte pour la réhabilitation des victimes, pour la vérité historique, la recon naissance de ce crime d'état et sa condam nation, nécessite la mobilisation de tous les Guadeloupéens.Une chose est sûre : mai 1967 reste gravédans la mémoire de toutes les générationscar , cette date reste un crime d'état inavoué, gratuit perpétré pour assurer la poursuite de la colonisation.En confisquant la vérité, en mettant unechape de plomb sur son crime, en distillant son mensonge officiel, le pouvoir françaisa su maintenir le système colonial.Plus que jamais, la lutte pour la véritésur ce crime de l'Etat français les 26 27mai 1967 en Guadeloupe, participe aucombat pour l'émancipation du peu ple guadeloupéen.