Représailles israéliennes, impuissances des superpuissances

Le gouvernement de Néta nyahou avait averti qu'un vote positif de l'ONU expo serait les Palestiniens à des repré sailles. Quelques heures après levote, le gouvernement a décidéde bloquer 92 millions d'euros dutransfert de taxes collectées auprofit de l'Autorité Palestinienne.Dans la foulée, Benjamin Nétanyahou a annoncé de nouvellesconstructions dans les colonies, ycompris dans un projet qui cou perait en deux la Cisjordanie et l'isolerait de Jérusalem, compromettant la viabilité d'un futurÉtat palestinien.Aux États Unis alors que laMaison Blanche s'était engagéeà ne pas sanctionner l'AutoritéPalestinienne, des amende ments Républicains au Sénat menaçaient de suspendre l'aide de 495 millions de dollars promis aux Palestiniens pour 2012et les 440 millions qui devraientêtre versés pour 2013.La France, la Grande Bretagne et mmele Président Obama ontvivement condamné cetteescalade israélienne. PlusieursÉtats, dont la France, laGrande-Bretagne ou l'Espa gne ont convoqué les ambas sadeursd'Israël pour exprimerleurs préoccupations. Mais les protestations restent largement verbales et n'ont pas faitbouger le gouvernementisraélien. Quant à la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de Sécurité, ils n'ontpas fait beaucoup mieux.La réaction diplomatique del'Autorité Palestinienne a étérapide : «La direction palestinien ne a décidé à titre de première mesure de se tourner vers leConseil de sécurité de l'ONU aunom de l'État de Palestine pour demander une résolution con traignante pour qu'Israël arrête ses décisions d'expansion destructrice et toutes les formes de colonisation».Des voix se font même entendreen Israël pour soutenir l'Autorité Palestinienne. L'ancienPremier ministre, Ehoud Olmert, estime que «la demande palestinienne est conforme au conceptd'une solution à deux États. Dece fait, je ne vois aucune raison de s'y opposer. Nous, en Israël,nous devrons nous engagersérieusement dans un processusde négociations, afin de nousentendre sur des frontières spé cifiques, sur la base des frontiè res de 1967, et résoudre les autres questions», a-t-il ajouté.Il faut espérer que l'UnionEuropéenne ainsi que les autrespoids lourds de la communautéinternationale comme les ÉtatsUnis, la Chine, la Russie, l'Inde oul'Afrique du Sud, se mobilisentréellement afin de forcer Nétanyahou à renoncer aux sanctions et à la colonisation.
PALESTINE / ISRAËL : UNE CHRONOLOGIE
1947 : L'ONU adopte la résolution 181 recommandant le partage de laPalestine en deux États, Juif (56% duterritoire) et Arabe (44%) avec la villede Jérusalem sous statut internatio nal. Début de l'expulsion par les for ces sionistes des Palestiniens du territoire prévu pour l'État juif.
1948 :proclamation par David Ben Gourion de l'État d'Israël. Entrée desarmées arabes en Palestine et premiè re guerre israëlo-arabe. Adoption dela résolution 194 de l'ONU décidantdu retour des réfugiés dans leursfoyers.
1964 :Création à Jérusalem, sous égide égyptienne, de l'Organisationde Libération de la Palestine (OLPregroupant toutes les organisationspalestiniennes de l'intérieur et des camps de réfugiés à l'extérieur.
1967 : Troisième guerre israélo-arabe «Guerre des six jours». Israël occupe la totalité de la Palestine. Adoption ennovembre de la résolution 242 de l'ONU qui décide du retrait des territoires occupés par Israël.
1987 : déclenchement de l'Intifada, mouvement populaire palestinienmassif et non armé.
1988 : L'OLP accepte les résolutions 181 de l'Assemblée générale, 242 et338 du Conseil de Sécurité desNations unies, ce qui équivaut à unereconnaissance du droit d'Israël àvivre en paix et en sécurité.
1994 :Yasser Arafat rentre en Palestine et prend la tête d'uneAutorité palestinienne à Gaza.
2000 : Deuxième Intifada.
2002 : Début de la construction du Mur en territoire palestinien.
2004 :mort suspecte à Paris de Yasser Arafat. La Cour Internationale deJustice déclare illégale la construction du mur.
2008 : Blocus total de la Bande de Gaza sous contrôle du Hamas.
2011 : Mahmoud Abbas, président de l'Autorité Palestinienne, renonce àdéposer une demande de membre àpart entière à l'ONU les Etats Unismenaçant un véto au Conseil deSécurité.
2012 : Mahmoud Abbas de nouveau à l'ONU et obtient le statut « d'EtatObservateur».