Conférence économique et sociale des Outre-Mer. Rien de neuf sous le soleil

Alors que l'IEDOM annonce une aggravation de la crise en Guadeloupe,caractérisée par une nouvelle hausse du chômage et une contraction de l'activité économique qui touche l'ensemble des secteurs, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a conclu,le 10 décembre à Paris,la restitution nationale des conférences économiques et sociales des Outre Mer dans une unanimité béate.

Le Premier ministre a ainsi annoncé que le RevenuSupplémentaire Temporaire d'Activité, le RSTA,serait prolongé jusqu'au 31 mai2013. Cette mesure, mise enplace après les crises sociales de2009, devait s'interrompre le 31 décembre 2012. Cette prolongation de 5 mois doit permettre au ministère des Affaires sociales debasculer un maximum de béné ficiaires du RSTA vers le revenude solidarité active, le RSA. Il a également annoncé la pro longation, jusqu'au 31 décemb re 2013, du dispositif d'exonéra tion de charges sur les bonusversés par les employeurs auxsalariés. «L'objectif est d'éviterde pénaliser le pouvoir d'achatdes salariés, tout en accompa gnant les entreprises dans la fin de ces dispositifs dérogatoires»,a précisé le Premier ministre. Il a annoncé deux grands chan tiers pour l'année 2013 pour répondre à la demande de soutien à l'économie. Le premier chantier est celui des financements : «Il s'agira de mettre encohérence les systèmes d'exoné ration de charges, d'aides fisca les, de mobilisation de l'épargne et d'accès au crédit qui existenten Outre-Mer et dont certainsdoivent être adaptés»

. Lesecond chantier est celui de lastructuration de l'économieautour des filières dans lesquel les les Outre-Mer disposent de nombreux atouts comme l'agriculture et l'agroalimentaire, le tourisme, l'énergie, et le logement. Les milieux patronaux ont accueilli très favorablement cesmesures dont ils seront les pre miers bénéficiaires et la majorité des participants n'ont rien trouvé à redire, comme s'ils avaient zappé la réalité. Car, les questions de fond, celles de la cherté de la vie, des causes réelles du non-développement, de la pwo fitasyon, n'ont pas été posées. Il en va de même pour la problématique des emplois, des salaireset des minima sociaux. Au final, le gouvernement socialiste nous ressert la mêmesoupe que le gouvernement précédent : un modèle économique et social inadapté pourles peuples des «DOM» maisau service du capital et desintérêts français et européens. Mais qu'on se rassure, le Premier ministre a déclaré en clôture quela lutte contre la pauvreté dansles DOM «sera une priorité dugouvernement». Ouf !…